Séance académique

Compte rendu et diapositives présentées
EXPOSÉS :
"Un nouveau (?) paradigme en cancérologie : l'immunothérapie et les inhibiteurs de points de contrôle immunitaires", Alain GOUYETTE

"Conseils médicaux aux voyageurs", Badre LMIMOUNI

"Exploitation de l'intelligence artificielle dans un procédé pharmaceutique", Kamel DAOUD

"Vaccins et vaccination dans les armées : histoire, difficultés et perspectives", Jean-Nicolas TOURNIER

COMMUNICATION :
"Chimiques environnementaux et maladies métabolique", Jérémie BOTTON
 
Séance académique

Mercredi 5 décembre 2018

 

 

1- Activités administratives de l’Académie

Assemblée concernant la révision du Règlement Intérieur (Art.6 - Reçus fiscaux)

Approbation du compte rendu de la séance du 7 novembre 2018 (document disponible sur le site de l’AnP)

Informations du Président

Lecture de la correspondance et informations du Secrétaire Perpétuel

Élections

 

2- Travaux scientifiques & professionnels

2.1 Exposés 

« Un nouveau ( ?) paradigme en cancérologie : l’immunothérapie et les inhibiteurs de points de contrôle immunitaires »

Alain Gouyette, Professeur honoraire de cancérologie (Faculté de Pharmacie, Université paris-Sud – Paris-Saclay), membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

Vidéo brève

L’immunothérapie antitumorale est une biothérapie qui consiste à stimuler, par différents traitements, le système immunitaire, afin de lui permettre de combattre les cellules tumorales.

Les cellules impliquées sont : les cellules dendritiques, les cellules naturellement tueuses les cellules T, les cellules T CD4+, les cellules T CD8+, les macrophages, et les cellules tumorales.

Les points de contrôle immunitaires : 1) la protéine CTLA-4 (Cytotoxic T-lymphocyte Antigen 4), exprimée à la surface des lymphocytes joue le rôle physiologique de limiter l’activation du système immunitaire ; 2) la protéine PD-1 (programmed cell death), retrouvée à la surface des lymphocytes T, mais aussi des lymphocytes B, des monocytes et des cellules dendritiques ; 3) cette protéine PD-1 se lie à une autre molécule, PD-L1, présente à la surface de certaines cellules tumorales.

Aujourd’hui, nous disposons d’anticorps monoclonaux : anti-CTLA-4 (l’ipilimumab), anti-PD‑1 (le nivolumab et le pembrolizumab), et anti-PD-L1 (l’atézolizumab, le durvalumab et l’avélumab). Leurs indications en oncologie se sont élargies à de nombreux types de tumeurs solides. Cependant, leurs effets indésirables touchent tous les systèmes (cutané, digestif, musculo-articulaire, rénal, respiratoire…). Il est indispensable de rapporter toutes ces toxicités auprès du Registre des effets indésirables sévères des anticorps monoclonaux immunomodulateurs en cancérologie (REISAMIC).

Parallèlement, de plus en plus de résistances à ces inhibiteurs des points de contrôle immunitaires sont rapportées dans la littérature médicale. Et, afin d’augmenter le taux de réponse en clinique, il est indispensable de décrire des biomarqueurs prédictifs de l’efficacité.

En résumé, la découverte des points de contrôle immunitaires a permis de tester des inhibiteurs en clinique avec des résultats parfois spectaculaires, mais aussi d’observer des effets indésirables sévères et des taux de réponse relativement modestes. La recherche clinique s’oriente vers des combinaisons de ces inhibiteurs avec d’autres thérapies anticancéreuses et vers l’obtention de biomarqueurs pouvant sélectionner les tumeurs susceptibles de répondre à ces schémas thérapeutiques. Cependant, le rapport du bénéfice thérapeutique en relation avec les toxicités et le coût de ces biomédicaments ne sera pas abordé…

« Conseils médicaux aux voyageurs »

Badre Lmimouni, Professeur de Parasitologie, Directeur du Diplôme de Biologie Médicale, Faculté de Médecine et de Pharmacie (Rabat), Chef de service de Parasitologie et Mycologie Médicale, Hôpital militaire d'instruction Mohammed V (Rabat), membre correspondant à titre étranger de l’Académie nationale de Pharmacie (Maroc)

Vidéo brève

Avec le développement des transports, des échanges et la mondialisation, les voyages se sont multipliés avec comme corollaire le risque de contracter des maladies infectieuses pendant le voyage, la rapidité de leur dissémination mais également le risque de les introduire dans des régions non endémiques au retour. Les conseils médicaux aux voyageurs permettent ainsi de prévenir les risques encourus.

Les pathologies à transmission vectorielle, notamment le paludisme, la fièvre jaune et la dengue, représentent la principale menace infectieuse pour le voyageur qui se rend dans les pays tropicaux.

Les pathologies à transmission féco-orale tels que la diarrhée du voyageur, la fièvre typhoïde, le choléra, l’hépatite virale A et E, les parasitoses intestinales (amibiase, giardiose) sont considérés comme les problèmes de santé qui affectent le plus fréquemment toutes les catégories de voyageurs, les touristes comme les hommes d’affaires, les militaires et les membres des organisations humanitaires.

Dans les régions à risque de transmission transcutanée de bilharziose entre autres ; la pénétration transcutanée d’un agent infectieux peut se faire lors d’une baignade en eau douce, chaude et stagnante.

Parmi les infections sexuellement transmissibles, l’hépatite B et l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine font courir le risque le plus grave aux voyageurs.

Ainsi, les conseils aux voyageurs se doivent d’être précis, actualisés et parfaitement adaptés aux conditions de séjour et  des lieux visités.

Dans la première partie, nous exposerons les principales pathologies infectieuses auxquelles peuvent être confrontées les voyageurs. Puis, dans un second temps, nous décrirons les différents moyens de prévention selon le mode de transmission : hydrique, oro-fécale ou vectorielle.

« Exploitation de l’intelligence artificielle dans un procédé pharmaceutique »

Kamel Daoud, Laboratoire des Phénomènes de Transfert, Université des Sciences et Technologies (Alger) membre correspondant à titre étranger de l’Académie nationale de Pharmacie (Algérie)

Diapositives présentées

Vidéo brève

La problématique étant claire dans l’industrie pharmaceutique : afin de produire un médicament de qualité, il faut parvenir à maitriser tous les paramètres du process. Parfois, une petite variation des conditions opératoires peut avoir des conséquences néfastes sur la qualité du produit final. De ce fait, nous avons tenté de développer ces dernières années le concept de Quality by Design qui se traduit par une maitrise de la qualité du produit pharmaceutique tout au long de son cycle de fabrication. Ainsi, dans les ICH Q8, ce concept a été lié au PAT (Pharmaceutical Analytical Technology) qui permet de développer les méthodes de détection des attributs qualité produit au fur et à mesure de la production du médicament et d’ajuster le procédé en temps réel afin d’y remédier en cas de déviation. Dans cet ordre d’idée, nous développons au laboratoire la méthode des réseaux de neurones appliquée aux procédés pharmaceutiques. Cet outil basé sur l’intelligence artificielle grâce à des algorithmes puissants permettent  de prédire les attributs qualité d’un produit en fonction des paramètres du procédé. Pour ce faire, nous exploitons le logiciel MATLAB afin de construire le réseau de neurones artificiels et de lui faire un apprentissage supervisé dans le but de nous restituer les réponses souhaitées aux conditions opératoires différentes. Trois procédés pharmaceutiques  ont fait l’objet d’une attention particulière en raison de leurs importances dans le circuit de fabrication des médicaments: la granulation en lit fluidisé, le mélange de poudres pharmaceutiques et la production d’une émulsion par un système micro fluidique.

« Vaccins et vaccination dans les armées : histoire, difficultés et perspectives »

Jean-Nicolas tournier, Médecin en chef du service santé des armées ; Professeur agrégé du Val de Grâce

Video brève

La vaccination est un sujet délicat et polémique en France. Cet exposé présentera une série de réflexions sur les vaccins, leur histoire, et la place singulière qu’ils occupent dans la société à travers le prisme de leur utilisation dans  la population militaire.

Les vaccins, qui représentent une des plus belles découvertes scientifiques de l’histoire de l’humanité, font aujourd’hui polémique dans les pays développés. Les vaccins ont permis l’éradication de la variole et le contrôle de la plupart des agents du péril infectieux participant en grande parti à l’augmentation de l’espérance de vie observée au cours du siècle passé. Leur bénéfice dépasse pour la plupart les effets bénéfiques individuels propres au vaccin, et offre à la population dans son ensemble une sécurité sanitaire à travers l’immunité de groupe.

Nous rappellerons quelques points clés de l’histoire de l’épopée vaccinale. L’avantage tactique que conférait le vaccin fut très rapidement récupéré par les armées grâce à Napoléon 1er. Progressivement, le panel de vaccin s’élargit par la contribution de nombreux médecins et pharmaciens militaires confrontés aux guerres et conflits, situations propices aux flambées de maladies infectieuses.

Nous présenterons les effets et les limites du calendrier vaccinal actuel dans les armées et analyserons leurs échecs, avant de présenter des résultats des travaux de recherche que mène le Service de santé des armées en vaccinologie.

2.2 Communications (10 min)

« Chimiques environnementaux et maladies métaboliques »

Jérémie Botton, Docteur en sciences, Docteur en Pharmacie, Épidémiologiste, Agence nationale de sécurité du médicament, ANSM, Paris, présenté par la 6ème section

L’incidence du diabète de type 2 a fortement augmenté au cours des dernières décennies, à la fois dans les pays industrialisés et dans les pays en voie de développement, avec des conséquences importantes en terme de Santé Publique. Une mauvaise alimentation et le manque d’activité physique sont des facteurs de risque bien établis, en plus de l’existence d’une composante génétique. Mais l’ensemble de ces facteurs ne suffisent pas à expliquer l’ampleur et la rapidité de l’augmentation constatée ; l’exposition à des contaminants environnementaux pourrait y contribuer en partie. Je montrerai dans mon intervention que cette question de recherche a été initialement soulevée par des études écologiques montrant des évolutions parallèles de la synthèse de molécules chimiques et de l’augmentation des cas de diabète, par des études en conditions expérimentales chez l’animal ou dans des situations de forte exposition chez l’Homme. Ensuite, je présenterai l’état de la littérature en population générale sur le lien entre exposition à des molécules chimiques perturbant le métabolisme endocrinien et le risque de diabète de type 2. Enfin, j’exposerai comment nous avons avancé sur cette question de recherche en étudiant cette relation au sein de la cohorte française D.E.S.I.R., cohorte spécifiquement dédiée à l’étude des déterminants du diabète.

 

Clôture par le Président, Jean-Loup Parier

 

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