Diapositives présentées lors de la séance académique du 1er février 2017

 

 

Séance académique

 

Mercredi 1er février 2017 à 14 h 00

1.  Activités administratives de l’Académie

Informations du Président

Lecture de la correspondance et informations du Secrétaire Perpétuel

Élections

2.  Travaux scientifiques & professionnels

2.1 Question d’actualité

« Nouvelles contraintes sur les relations industrie / professions de santé »

Patrick Fallet et Frédéric Bassi, membres de l’Académie nationale de Pharmacie

2.2 Exposés

« Littératie en matière de médicaments : pictogrammes pharmaceutiques et autres outils pour les pharmaciens » (présentation par vidéo)

Régis Vaillancourt, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

La littératie en santé

 

Beaucoup d’individus éprouvent des difficultés à comprendre l’information sur la santé qu’ils reçoivent des mains de leur professionnel de la santé. Ceci est vrai autant pour les individus avec de faibles connaissances de la langue courant, mais également pour les individus avec des faibles niveaux d’éducation, les personnes âgées ou les individus avec un faible niveau de littératie en sante. La littératie en matière de santé affecte négativement la santé des gens à travers le continuum de soin, incluant la gestion de leurs médicaments. Plusieurs outils existent, certains spécifiques aux pharmaciens, afin de supporter les patients ayant une faible littératie. Les stratégies proposées vont au-delà de la communication, ils permettent aux patients de devenir un agent actif du processus de gestion de leurs médicaments. L’objectif de cette présentation sera de présenter le concept de littératie en matière de santé dans le contexte de la prise de médicaments et de discuter des stratégies et outils disponibles pour les pharmaciens afin de supporter la littératie en matière de santé. Ces outils inclus l’utilisation de pictogrammes et d’infographie qui permettent de communiquer les instructions sur les guides de traitements ou sur la prise de médicaments. De plus, lors de cette présentation vous apprendrez à développer votre propre matériel illustré pour soutenir l’éducation des patients ainsi qu’à valider ces outils en utilisant une méthode systématique pour évaluer la compréhension des pictogrammes pharmaceutiques.

« Les défis de la grippe : de la surveillance à l’immunopathologie »

Selim Badur, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

Globalement, chaque année, la grippe revient avec son cortège de prédictions exagérées ou faussement rassurantes, mobilisant le corps médical - en commençant par les virologues et les infectiologues - mais rencontrant l’insouciance complète de la population générale. Banalisée par les jeunes au point d’être confondue avec le rhume, diabolisée par les anciens qui n’ont pas oublié les millions de morts dus aux pandémies passées, c’est un inépuisable sujet de polémiques car tout le monde a un avis sur la grippe. En effet toujours présente mais imprévisible, l’épidémie annuelle de la grippe saisonnière fait plus de victimes que les accidents de la route; pourtant cette importante pathologie est généralement largement sous-estimée.

Pour combattre ce problème mondial de santé publique, nous possédons des moyens effectifs comme l’information de la population, surtout en ce qui concerne les moyens de protection, l’utilisation des vaccins et des anti-viraux. Cependant, pour mieux comprendre ce qui se passe en réalité, nous avons tout d’abord besoin des données épidémiologiques qui se définissent comme “le processus de collecte systématique, de compilation et d’analyse des données ainsi que de leur diffusion à l’ensemble de ceux qui sont impliqués”. L’OMS a pour objectif d’aider chaque pays à réduire la morbidité et la mortalité imputables aux épidémies annuelles de la grippe et à se préparer à la prochaine pandémie. Pour se faire, de nombreux réseaux de surveillance de la grippe ont été développés au niveau mondial, exerçant d’une part une surveillance de la morbidité et, d’autre part, une surveillance virologique pour caractériser les virus circulants.

Par ailleurs, nous savons que cette maladie virale provoque des épidémies fulgurantes difficiles à contrôler et qui tuent beaucoup de malades. Lors de ces dernières années, avec les avancées dans le domaine de l’immunologie, nous commençons à mieux comprendre les mécanismes immunopathologiques de cette infection et les raisons de la mortalité durant les épidémies saisonnières ainsi qu’au cours des pandémies foudroyantes. Les virus de la grippe connaissent continuellement une évolution antigénique, ce qui leur permet d’échapper à l’immunité préexistante de l’hôte; en effet les réponses immunes acquises contre les formes précédentes du virus sont moins efficaces ou complètement inefficaces contre les nouveaux variants. A part cette inefficacité due aux changements antigéniques perpétuels, les infections bactériennes facilitées par les virus et certaines mutations rendant les souches d’Influenza plus pathogènes sont en effet les causes de la mortalité élevée que l’on détecte durant les épidémies saisonnières et surtout pendant les pandémies. La virulence particulière des souches virales de haute pathogénicité est déterminée par des facteurs viraux, mais aussi par les interactions entre le virus et l’hôte infecté. Les modifications des protéines virales pourraient avoir contribué à la pathogénicité extrêmement élevée du virus pandémique H1N1 de la grippe espagnole de 1918 et celle du virus aviaire H5N1 plus récent.

Durant cet exposé nous allons discuter les résultats des études de surveillance du Centre de Référence d’Istanbul-Turquie, et voir les dernières données concernant la pathogénèse des virus Influenza.

2.3 Communications

« Évolution des lignes directrices et recommandations dans le cadre de l’évaluation non clinique des médicaments à usage humain »

Christian Blot, Expert réglementaire non clinique, Sanofi, présenté par la 4ème section

Diapositives présentées

Pour répondre à un développement de plus en plus mondialisé des médicaments à usage humain, les normes réglementaires qui régissent l’évaluation non clinique sont parvenues à une plus grande harmonisation grâce à un processus tripartite initié depuis près de 30 années par les autorités sanitaires et les experts de l’industrie pharmaceutique de l'Union européenne, du Japon et des États-Unis. La Conférence internationale d’harmonisation (International Conference for Harmonization, ICH) a permis la convergence de standards technico-réglementaires qui facilitent les interactions entre les promoteurs des essais cliniques et les autorités sanitaires dont un des buts communs est d’évaluer le risque chez le volontaire sain et le patient. De nouvelles lignes directrices de sécurité non clinique ont été récemment approuvées par cette organisation (e.g. impuretés mutagéniques, phototoxicité) ou sont en cours d’élaboration (e.g. études de sécurité non cliniques pour un développement pédiatrique). Les agences européennes et américaines (EMA, FDA) ont également implémenté de nouvelles directives ou recommandations plus spécifiques générées par l’évolution scientifique, par une expérience acquise avec telle ou telle classe de médicaments ou à la suite d’évènements dramatiques qui n’ont pas pu être prédits en raison d’une faible valeur translationnelle des modèles expérimentaux. L’adoption de directives révisées constitue par ailleurs un important volet évolutif de ces textes réglementaires par la prise en compte des retours d’expérience et des progrès acquis dans des méthodes d’investigation qui ouvrent la voie vers de nouvelles perspectives en termes de détection et/ou de prédiction du risque. Dans cet exposé nous dresserons un panorama des lignes directrices actuelles et à venir dans le cadre de l’évaluation de la sécurité non clinique, panorama qui évolue au fur et à mesure des avancées scientifiques et de l’innovation thérapeutique.

« Biofilms bactériens et santé »

Christiane Forestier, Laboratoire de bactériologie, biologie cellulaire, Faculté de Pharmacie de Clermont-Ferrand, présentée par la 3ème section

Diapositives présentées

Les biofilms sont des communautés de microorganismes englués dans une matrice autoproduite composée de polysaccharides, protéines et ADN. Dans le secteur de la santé, leur formation sur des dispositifs médicaux ou directement sur des tissus est à l’origine de nombreuses infections, notamment liées aux soins. Leur éradication s’avère particulièrement difficile en raison de leur tolérance à des doses élevées d’agents anti-infectieux. Cette caractéristique est phénotypique ; elle diffère de la résistance génétique des formes planctoniques de ces mêmes microorganismes. De plus, les formes biofilms sont protégées des attaques du système immunitaire. Les biofilms constituent ainsi de véritables réservoirs de microorganismes capables de libérer épisodiquement des bactéries, ce qui conduit à la chronicité de certaines pathologies infectieuses.

Si l’application de mesures draconiennes d’hygiène reste la meilleure prévention en terme de développement de biofilms, notamment lors de la mise en place de dispositifs médicaux invasifs, d’autres techniques de prévention ont été développées telles que l’utilisation d’implants imprégnés d’agents anti-infectieux et l’injection de solutions verrous dans la lumière des cathéters. Quant aux traitements curatifs, l’ablation du dispositif - lorsqu’elle est envisageable - constitue une possibilité thérapeutique mais elle ne prévient pas d’une contamination ultérieure du matériel de remplacement. L’optimisation de l’antibiothérapie, par le biais d’associations de molécules et/ou d’administrations prolongées, a montré une efficacité relative. De nouvelles approches issues d’une meilleure compréhension des mécanismes mis en jeu lors des différentes étapes de formation des biofilms ont récemment émergées. Elles consistent à inhiber l’adhésion initiale en modifiant les structures de surface des matériaux, en perturbant la communication inter-bactérienne au sein des biofilms constitués, à en favoriser la dispersion,… Ces approches sont cependant limitées en raison de leur spectre d’action limité et de la capacité de certains pathogènes à déjouer les obstacles. Une meilleure compréhension des mécanismes de compétition siégeant au sein même de biofilms polymicrobiens pourrait permettre de développer des stratégies innovantes et efficaces.

 

Clôture par le Président Claude Vigneron

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