Séance académique

COMMUNICATION

"Bioaérosols fongiques et qualité de l'air intérieur : enjeux et perspectives", par David GARON

EXPOSÉS

"SARS-CoV-2 et environnement hospitalier", par Frédéric BARBUT

"Résistance aux antibiotiques et rôle du pharmacien d'officine", par Florian TAPISSIER

"PROTACs (Proteolysis targeting chimeras), une nouvelle approche ciblée pour une nouvelle génération de médicaments", par Anne-Sophie VOISIN-CHIRET

"Agir vite et fort : résultats du déploiement de la vaccination anti-COVID en Israël", par Irène Rina FERMONT

COMMUNICATION

"L'exercice pharmaceutique dans les armées : quelles spécificités ?", par Gilles GRELAUD

 

Séance académique

Mercredi 26 mai 2021 à 14 h 00

 

Ordre du jour

 

1-      Activités administratives de l’Académie

Informations du Président

Informations du Secrétaire Perpétuel

2-       Travaux scientifiques & professionnels

2.1 COMMUNICATION

« Bioaérosols fongiques et qualité de l’air intérieur : enjeux et perspectives »

David Garon, PharmD, PhD, Unité ABTE - ToxEMAC, Centre F. Baclesse, UFR Santé, Université de Caen Normandie, présenté par la 6e section

Diapositives présentées

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La qualité de l’air intérieur est une préoccupation majeure en raison du temps passé à l’intérieur des bâtiments et des nombreux polluants pouvant s’y accumuler. Des contaminants biologiques aériens, que l’on nomme bioaérosols, peuvent se former, en particulier dans des conditions d’humidité. Ainsi, selon l’OMS (2009), 10 à 50% des habitations européennes présentent des problèmes d’humidité, pouvant conduire au développement de moisissures en milieu intérieur. Ces organismes fongiques vont avoir un impact sanitaire (allergies, irritations, implication possible dans certains syndromes, …) et aussi économique (ANSES, 2016).

En raison de leur capacité de croissance et d’aérosolisation à partir de nombreux matériaux, les moisissures constituent des organismes clés de « l’écosystème habitat ». La formation de bioaérosols répond à un processus dynamique qui dépend de la taille et de la densité des particules fongiques, des flux d’air et du dépôt sur les surfaces. La composition des communautés fongiques constituant ces bioaérosols est complexe et dépend de facteurs environnementaux, humains (habitudes de vie des occupants) ainsi que des caractéristiques du bâti. Plusieurs études montrent l’importance de l’air extérieur et des effets saisonniers sur la charge et la diversité fongique retrouvée en milieu intérieur.

L’étude des bioaérosols fongiques se heurte cependant à des difficultés telles que la multiplicité des sources d’émission et la diversité des méthodologies de prélèvements d’air.

L’utilisation de plusieurs approches méthodologiques (cultures, séquençages, biomarqueurs fongiques, …) constitue un atout dans la caractérisation des bioaérosols. Les objectifs sont multiples, il s’agit d’établir des signatures fongiques de l’exposition aux bioaérosols, d’évaluer leur toxicité et d’étudier l’influence des déterminants climatiques sur l’évolution de ce « microbiote intérieur ».

 

2.2 EXPOSÉS

« SARS-CoV-2 et environnement hospitalier»

Frédéric Barbut, Université de Paris et Hôpital Saint-Antoine, AP-HP, Paris, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

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« Résistance aux antibiotiques et rôle du pharmacien d’officine»

Florian Tapissier, Lauréat du Prix Jean Brudon 2020

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

Dès leur découverte, les antibiotiques ont permis de lutter efficacement contre les maladies infectieuses d’origine bactérienne mais des phénomènes de résistance sont immédiatement apparus, rendant ces molécules inactives. Cette résistance est mondiale, concerne toutes les familles d’antibiotiques et aucune espèce bactérienne n’est épargnée. Les conséquences sanitaires et économiques au niveau mondial sont déjà très importantes et les perspectives pour les prochaines décennies sont très préoccupantes.

Plusieurs facteurs participent à son expansion que ce soit en médecine humaine ou vétérinaire, liés par exemple à une utilisation non conforme des antibiotiques. La pénurie de nouveaux antibiotiques accentue encore cette problématique. Pourtant, des mesures simples et une implication de chacun pourraient faire reculer le taux de résistance et préserver l’activité des antibiotiques. Les solutions sont multiples et doivent être déployées à l’échelle mondiale. Les pharmaciens peuvent être impliqués dans de nombreuses voies dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques.

Nous avons réalisé une enquête sur la perception de la résistance aux antibiotiques auprès de patients et de personnels d’officines. Des 494 réponses obtenues, il ressort que le niveau d’information des patients est plutôt satisfaisant mais que des progrès sont possibles pour améliorer la diffusion d’informations pertinentes lors de la dispensation d’un antibiotique. Ils sont ouverts à un rôle plus actif de leur pharmacien au travers des nouvelles missions de dispensation (délivrance à l’unité) et de dépistage (réalisation de tests rapides d’orientation diagnostique), alors que les pharmaciens sont plus partagés sur ces sujets. Ce changement dans leur implication parait cependant indispensable : peu de patients placent le pharmacien d’officine parmi les professionnels de santé à même de participer à la lutte contre la résistance aux antibiotiques.


« PROTACs (Proteolysis targeting chimeras), une nouvelle approche ciblée pour une nouvelle génération de médicaments »

Anne-Sophie Voisin-Chiret, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

Les PROTACs, composés chimériques ciblant la protéolyse (PROteolysis TArgeting Chimeras) constituent une nouvelle classe de candidats-médicaments qui pourraient viser certaines cibles actuellement résistantes aux approches de chimie pharmaceutique « classique ». Ces PROTACs agissent en tirant parti du système naturel ubiquitine/protéasome d’élimination des protéines dont l’expression doit être rapidement régulée ou éliminée de la cellule. Les protéines d’intérêt ciblées par cette approche sont marquées comme étant « à éliminer » puis détruites par le protéasome.

Cette approche permet d’atteindre des cibles auparavant inatteignablremontes et de modifier le fonctionnement des voies dans lesquelles sont impliquées les protéines cibles. De plus, les résistances au traitement induites notamment par des mutations ou une augmentation du nombre de récepteurs seraient réduites, puisque ce mécanisme catalyse la dégradation d’une protéine, quelle que soit sa forme. Certes, l’activité pharmacologique est généralement plus longue à atteindre mais la toxicité des PROTACs est réduite par rapport aux inhibiteurs classiques.

Dans cet exposé, la stratégie PROTAC sera illustrée dans le domaine de la cancérologie. En effet, bien qu’ubiquitaire, la protéine ligase E3 est exprimée différentiellement dans les cellules tumorales par rapport aux tissus sains. Ainsi, l’utilisation de PROTACs permet d’obtenir des molécules sélectives, et de diminuer les effets indésirables potentiels [Nat. Rev. Drug. Disc. 2019, 18, 949]. Plus particulièrement, nous nous intéresserons à la conception rationnelle de composés chimériques ciblant les protéines de la famille Bcl-2 permettant la dégradation des molécules anti-apoptotiques aux sein des cellules cancéreuses devenues réfractaires aux traitements chimiothérapeutiques conventionnels.

 

« Agir vite et fort : résultats du déploiement de la vaccination anti-COVID en Israël»

Irène Rina Fermont, MD, MSC, Présidente ISOP ISRAEL

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

Israël est devenu un modèle mondial pour sa politique de vaccination commencée le 19 décembre 2020, avec le vaccin Pfizer-BioNTech. 

Au 13 mars 2021,

  • Sur une population de 9 millions, 4.200.000 personnes ont reçu les 2 doses de vaccin.
  • 81.7% à 96% de la classe d’âge comprise entre 40 ans et plus de 90 ans ont reçu la 1ère dose

Nous nous proposons de répondre aux questions soulevées par ces chiffres, avec les données actualisées :

  • Pourquoi et comment Israël est-il devenu un modèle pour la campagne de vaccination ?
  • Quelles sont les clés de sa réussite ?
  • Comment sont analysées les données épidémiologiques de la vraie vie (Real world data) ?
  • Quels sont les résultats d’efficacité et de tolérance ?
  • Quelles conclusions le monde peut-il en tirer ?

 

Références :

Dashboard du Ministère de la Santé israélien : https://datadashboard.health.gov.il/COVID-19/general?utm_source=go.gov.il&utm_medium=referral

Site ISOP ISRAEL : www.isopisrael.org.il

2.3 COMMUNICATION

 « L’exercice pharmaceutique dans les armées : quelles spécificités ?»

Gilles Grelaud, Pharmacien général, Professeur agrégé du Val de Grâce, Directeur adjoint des approvisionnements en produits de santé des armées, Service de santé des armées, présenté par la 5e section

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

Depuis trois siècles, des pharmaciens exercent au sein des armées afin d’y apporter leur expertise dans divers domaines scientifiques et techniques. Au-delà d’activités purement pharmaceutiques exercées dans les hôpitaux des armées, à la pharmacie centrale des armées et dans les établissements de distribution du service de santé des armées (SSA), les pharmaciens peuvent aujourd’hui apporter leurs compétences et connaissances dans de multiples affectations, y compris à des postes à haute responsabilité du SSA. Ils contribuent et participent au soutien médical opérationnel des forces armées, notamment à l’occasion de leur propre projection sur les théâtres d’opérations extérieures.

Sous statut militaire d’active (pharmaciens de carrière, officiers sous contrat ou officiers commissionnés) ou de la réserve opérationnelle du SSA, voire sous statut civil pour quelques postes, les pharmaciens doivent disposer d’un haut niveau d’expertise tout en gardant une indispensable polyvalence.

L’exercice pharmaceutique au sein des armées comportent plusieurs spécificités du fait des postes occupés, des fonctions assurées, des parcours professionnels proposés et du cadre d’emploi propre au SSA et aux armées. Sur le plan statutaire et juridique, ces spécificités se traduisent par des dispositions particulières et singulières du code de la santé publique et du code de la défense (non-inscription à l’ordre des pharmaciens, déontologie propre, sanctions disciplinaires et professionnelles applicables, régime des autorisations d’exercice pharmaceutique).

 

Clôture par le Président, Gilles Aulagner

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