Séance académique

En raison des conditions actuelles et afin de respecter le protocole sanitaire mis en place par la Faculté de Pharmacie, la séance académique du 2 décembre se déroulera en visioconférence uniquement.



Hommage aux membres décédés au cours de l'année 2020, présentés par les Présidents de section

Conférence HYGIA

"Rôle de la neurogénèse adulte dans l'apprentissage et la mémoire olfactive", Mariana ALONSO


Questions d'actualité

"Biotechnologies d'édition du génome et réglementation européenne", Catherine REGNAULT-ROGER

"Premier rapport statistique sur l’utilisation des animaux de laboratoire dans l’Union Européenne depuis la transposition de la directive Européenne relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (2010 /63 /UE)", Nancy CLAUDE

Exposé

"Protoxyde d'azote", Caroline VIGNEAU

Lecture
"Le chanvre indien : histoire d'un médicament", Daniele PIOMELLI

Exposé

"Bactéries commensales et résistance à la colonisation par des pathogènes", Christiane FORESTIER

Communication
"L'apport de l'intelligence artificielle en pharmacovigilance", Patrick LARCIER

 

Séance académique

Mercredi 2 décembre 2020 à 14 h 00

 

14h - Hommage aux membres décédés au cours de l’année 2020, présentés par les Présidents de section

 


14h30 - Conférence Hygia

« Rôle de la neurogénèse adulte dans l’apprentissage et la mémoire olfactive »
Mariana Alonso, Ph.D Research Associate, Institut Pasteur, Perception and Memory lab, Department of Neuroscience, CNRS UMR 3571

Dans notre laboratoire à l’Institut Pasteur, nous cherchons à comprendre comment les réponses apprises à la suite d’expériences façonnent les circuits cérébraux pour contrôler le comportement. En particulier, nos études ont montré qu’il existe un lien direct entre l’activité des neurones produits à l’âge adulte et la fonction du circuit olfactif. De plus, nous avons montré que l’activité des neurones produits à l’âge adulte, mais non les préexistantes, contenait des informations sur la valeur hédonique associée aux odeurs. En conséquence, mimer ce signal lié à la récompense en activant ces cellules est suffisant pour améliorer l’apprentissage et le stockage de la mémoire olfactive. Nous chercherons aussi à décrire le profil de connexion des différentes populations de neurones dans le circuit olfactif pour expliquer leur rôle fonctionnel dans l’olfaction. Enfin, nous étudions, dans des modelés murins de dépression, comment les valeurs (positives ou négatives) associées aux odeurs sont codées et traitées dans le cerveau lors de différents états de l’humeur.

 


 

15h - Activités administratives de l’Académie

ü Approbation du compte rendu de la séance du 4 novembre 2020

ü Informations du Président

ü Informations du Secrétaire Perpétuel

ü Élections (dernière page)

 

Travaux scientifiques & professionnels

15h10 - Questions d’actualité (10 min + 5 min (Q/R))

« Biotechnologies d’édition du génome et réglementation européenne »

Catherine Regnault-Roger, Professeur des Universités émérite à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour (E2S UPPA), membre du Comité scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies, de l'Académie d'agriculture de France et de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

Alors que le prix Nobel de Chimie 2020 a été attribué à Emmanuelle Charpentier et Jennifer Dounda pour la découverte d’un nouvel outil d’édition du génome, la technique CRISPR-Cas, une révolution technologique appelée communément « les ciseaux génétiques », force est de constater que cette invention princeps est déjà mise en oeuvre dans des nombreux pays dans le monde (Américain, Asie, Pacifique) tandis que l’Union européenne accumule du retard pour des raisons réglementaires.

En effet, la rupture technologique qu’est le CRISPR/Cas a déjà reçu de nombreuses applications en médecine humaine pour des traitements de maladies génétiques incurables comme la leucémie lymphoblastique. Elle apporte aussi des solutions génétiques à des maladies animales comme la tuberculose bovine ou à la peste porcine africaine, et favorise le bien-être animal à travers une amélioration de la thermorégulation porcine ou l’obtention de races bovines sans corne. Elle peut être également utilisée dans l’amélioration variétale végétale pour la mise au point de plantes biotech qui fournissent des apports nutritionnels recherchés ou présentent des aptitudes pour mieux résister aux bioagresseurs des cultures ou à la sécheresse, élargissant ainsi la palette des solutions afin de répondre au changement climatique.

De nombreux pays ont décidé que pour des modifications mineures du génome il n’y a pas lieu d’appliquer la réglementation OGM, ce qui baisse les coûts d’homologation des nouveaux produits d’édition du génome et favorise l’innovation. A l’inverse, l’Union européenne, par l’arrêt de sa Cour de Justice (CJUE) du 25 juillet 2018, a décidé que les nouvelles techniques d’édition du génome produisent des OGM. Or seuls les grands conglomérats internationaux ont une assise financière suffisante pour assumer les exigences réglementaires qui leur sont appliquées.

La situation de la recherche européenne en matière d’édition génomique est par ailleurs préoccupante. Plus de 80% des brevets déposés sur les applications de la technique CRISPR-Cas sont américains ou chinois et moins de 10% européens. Cette situation est inquiétante pour l’avenir et l’indépendance agro-alimentaire ou sanitaire de l’Union. Déjà des voix (les conseillers scientifiques de la Commission européenne, le Scientific Advice Mechanism, l’initiative citoyenne européenne Grow scientific progress, mais aussi un collectif de membres du parti politique Verts allemands) se sont élevées pour que les produits obtenus par édition du génome se voient appliquer une réglementation européenne adaptée afin de donner aux institutions publiques et aux entreprises européennes les outils d’une innovation nécessaire pour préserver les intérêts et l’indépendance de l’Union et de ses Etats membres,  et ouvrir la voie à un futur de progrès.

« Premier rapport statistique sur l’utilisation des animaux de laboratoire dans l’Union Européenne depuis la transposition de la directive Européenne relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (2010 /63 /UE) »

Nancy Claude, Directeur de la toxicologie, Groupe Servier, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

La directive Européenne sur la protection de l’animal de laboratoire datant de 1986 a été révisée en 2010 et implémentée en 2013. Cette directive a défini de nouvelles règles applicables à tout scientifique utilisant des animaux de laboratoire :

-          Nécessité de compliance au principe des 3Rs (Réduire, Remplacer, Raffiner)

-          Amélioration de la stabulation des animaux (surface des cages, enrichissement du milieu…)

-          Prise en compte des espèces menacées

-          Evaluation de la douleur

-          Compétences du personnel mieux définie

-          Soumission des projets à autorisation auprès du ministère de l’agriculture

L’Union Européenne, dans un souci de transparence, s’est engagé à produire un rapport statistique tous les 5 ans et a publié en 2020 le premier rapport sur l'implémentation de cette directive (période 2013 -2017).

Les statistiques montrent que, depuis la mise en place de la directive, le pourcentage d’animaux de laboratoire utilisé à des fins scientifiques a baissé de 20%. Cette baisse est probablement sous-estimée car les mesures effectuées avant la mise en place de la directive ne suivaient pas la méthodologie rigoureuse d’aujourd’hui. En revanche, le nombre d’animaux de laboratoire utilisé reste stable ces 3 dernières années.

Si l’on s’intéresse aux différentes espèces, on s’aperçoit que l’utilisation quantitative de toutes les espèces a diminué à l’exception des singes. Les singes ne doivent pourtant être utilisé qu’en dernier recours mais le primate non humain étant l’espèce la plus proche de l’homme en termes génétique et physiologique, il reste essentiel à la recherche médicale. De plus, il faut tenir compte de l’augmentation considérable des médicaments dits biologiques (anticorps monoclonaux le plus souvent humanisé) qui ne peuvent être testés que dans cette espèce puisqu’ils induisent une réponse immunitaire importante dans la plupart des autres espèces rendant les études non pertinentes.

La soumission des projets à autorisation encadre également la douleur ressentie par l’animal qui doit être la plus légère possible.

Enfin, la mise en place de tests permettant de diminuer l’utilisation de l’animal de laboratoire a été mesurée par pays. Les champions sont la Suède, la Finlande, L’Allemagne et l’Italie, la France se classant juste après ces pays.

Ce premier bilan a permis de constater les progrès faits en matière de tests sur l’animal mais aussi de mesurer les marges de progression pour le futur.

15h30 EXPOSÉS (20 min + 5 min (Q/R))

« Protoxyde d’azote »

Caroline Vigneau,

Résumé à venir

15h55 - LECTURE (30 min)

« Le chanvre indien : histoire d’un médicament »

Daniele Piomelli, membre associé de l’Académie nationale de Pharmacie

Résumé à venir

16h30 - EXPOSÉS (20 min + 5 min (Q/R))

« Bactéries commensales et résistance à la colonisation par des pathogènes »

Christiane Forestier, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Les avancées technologiques ont mis en évidence la diversité et l’importance des capacités fonctionnelles des bactéries commensales qui constituent les microbiotes de l’Homme, notamment leur rôle prépondérant dans la défense des organismes vis-à-vis de pathogènes. Cette « résistance à la colonisation » fait appel à différents processus : stimulation du système immunitaire, maintien de l’intégrité des muqueuses, compétition vis-à-vis des nutriments nécessaires à la croissance bactérienne et action directe antibactérienne. Cette dernière catégorie comprend la production de peptides antibactériens (bactériocines), mais des données récentes ont contribué à mettre en évidence d’autres mécanismes. Ainsi, la lyse de pathogènes peut résulter de la production de métabolites délétères par des bactéries commensales, voire de l’utilisation de leur propre ADN en tant qu’agent toxique. Certaines interactions n’entrainent pas la lyse des pathogènes mais une atténuation de leur virulence ou une désorganisation de leur mode de vie en communautés, affectant ainsi leurs capacités de colonisation des tissus. Une meilleure connaissance de ces mécanismes sophistiqués, combinée à une préservation - restauration des microbiotes, permet d’envisager des stratégies anti-infectieuses innovantes, qu’elles soient curatives ou préventives.

 

16h55 - COMMUNICATION (10 min + 5 min (Q/R))

« L‘apport de l’intelligence artificielle en pharmacovigilance »

Patrick Larcier, Pharm.D., MBA, Senior Director, Drug Development and Vigilance, PharmaLex, France & Belgique, présenté par la 4ème section

La sécurité des médicaments est un véritable défi lors du développement, la mise sur le marché et le lancement de nouveaux médicaments.

Les effets indésirables inattendus sont une source majeure d’attrition pendant la conduite d’essais cliniques et les effets indésirables post-commercialisation sont source de morbidité et de mortalité inutiles dans les conditions normales d’utilisation du produit.

L’industrie de la Santé (et plus particulièrement les équipes des départements de pharmacovigilance (PV) au sein de cette industrie) reconnaît la nécessité de soutenir la quantité croissante de données reçues d’évènements ou de réactions indésirables ;données qui sont ensuite capturées, traitées et évaluées par des professionnels qualifiés pour être soumises aux autorités réglementaires et aux éventuels partenaires industriels.

Pour faire face à ce paysage en évolution et en particulier au volume et à la complexité de l’information recueillie, l’utilisation potentielle de technologies d’assistance telles que l’intelligence artificielle (IA) a été proposée pour améliorer la détection d’interactions médicamenteuses et de signaux.

Le but de cette présentation est de revoir quelle approche de l’IA parmi les différentes technologies, à savoir l’apprentissage automatique (ML), l’apprentissage profond (DL) ou le traitement automatique des langues (NLP) présente un intérêt pour les professionnels de la PV en fonction du type de données PV, telles que les bases de données nationales de sécurité pour les cas spontanés, les images, les dossiers de santé électroniques, la recherche de littérature internationale et locale, les réseaux sociaux et d’autres sources...

Par la description de quelques exemples actuels et pratiques, cette présentation résumera les avantages, les limites et les défis liés à l’utilisation de l’IA pour ces différentes sources de données PV. Elle présentera aussi la vision qu’ont de l’IA certains instituts de recherche et autorités compétentes.

La disponibilité de données accessibles au public, l’adoption des dossiers de santé électroniques et le développement d’approches simples ou combinées de l’IA ont donc transformé le domaine de la PV, ce qui se traduit par un meilleur contrôle des coûts et délais associés à ces activités mais auront aussi un impact certain sur le travail quotidien à venir des professionnels de la PV. 

Drug safety is a real challenge in developing and then launching new drug products to the market.

Unexpected toxicities are a major source of attrition during the conduct of clinical trials and post-marketing safety concerns cause unnecessary morbidity and mortality from the normal conditions of use of a drug.

The healthcare industry (and specifically the pharmacovigilance (PV) teams within this industry) recognizes the need to support the increasing amount of data received from Adverse Events (AEs), Adverse Drug Reactions (ADRs) and Individual Case Safety Reports (ICSRs); data which are then captured, processed and evaluated by qualified professionals for submission to regulatory authorities and potential business partners.

To face this evolving landscape and in particular the collected information volume and complexity , the potential use of assistive technologies such as artificial intelligence (AI) has been proposed to improve detection of Drug-Drug Interactions and signals.

The purpose of this presentation is to review which AI approach -among the various technologies, i.e., machine learning (ML) , deep learning (DL) or natural language processing (NLP)- is of interest for PV professionals  and for which type of PV data including national safety databases for spontaneous cases, images, electronic health records (EHRs), international and local literature search, social networks and other sources…

Via the description of a few current and practical examples, this presentation will summarize the benefits, limitations and challenges of using AI for the different sources of PV data. It will also present the vision about the use of the AI from some research institutes and regulatory agencies.

The availability of publicly accessible data, the adoption of EHRs and the development of AI approaches have consequently transformed the field of PV, yielding smarter (but not higher) control of costs and associated timelines for PV activities and will certainly have an impact on PV professionals’ future daily work.  

 

Activités administratives de l’Académie

ü  Élections

  • Membres titulaires
    • 3ème section

1ère ligne : Imad Kansau (12)*

2ème ligne : Éric Pasmant

 

1ère ligne : Christiane Forestier (16)*

2ème ligne : Jean-Christophe Giard

  • 5ème section

1ère ligne : Ali Benmakhlouf (13)*

2ème ligne : Yvonnick Bézie

  • 6ème section

1ère ligne : Frédéric Barbut (10)*

2ème ligne : Sylvie Dubrou

 

 

* nombre de voix obtenu en section

  • Membres correspondants nationaux
    • 2ème section : Alexis Desmoulière
    • 4ème section : Valérie Faillat ;
    • 5ème section : Mimoun Fredi

 

 

Clôture par le Président, Patrick Couvreur

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