COVID-19 : quels tests pour quelles situations ?

3 questions à Liliane Grangeot-Kéros


COVID-19 : quels tests pour quelles situations ?


1. Qui tester ?


En principe, chacun, symptomatique ou non, peut aujourd’hui se faire dépister autant de fois qu’il le souhaite, avec ou sans ordonnance... et gratuitement ! Une fausse bonne idée au départ, justifiée par l’urgence du dépistage, mais avec le risque de décourager les personnes en ayant le plus besoin, à savoir, en priorité, les patients symptomatiques ainsi que les cas contact auxquels il a fallu préciser d’attendre une semaine avant de se faire tester.

Les personnes asymptomatiques sont aussi concernées, plus particulièrement lorsqu’elles vivent, étudient ou travaillent dans des lieux confinés, de même que le personnel de santé et les résidents des EHPAD.


2. Quels types de prélèvements recommander pour une RT-PCR ?


Le prélèvement nasopharyngé est à l’heure actuelle le prélèvement de référence. Pour une prise en charge optimale, les résultats doivent être communiqués dans les 24 à 48 heures. La RT-PCR peut également éventuellement être effectuée sur prélèvement oropharyngé (dans la gorge) chez les personnes asymptomatiques (dépistage ou détection des cas contact) ou salivaire chez les patients symptomatiques dans la limite de sept jours après l’apparition des symptômes. La RT-PCR, sur ces deux types de prélèvement, est actuellement remboursée.



3. Peut-on se fier aux tests antigéniques ?


Alors que les tests classiques recherchent le génome du virus (l’ARN), les tests antigéniques recherchent, comme leur nom l’indique, les antigènes du virus. Ils ont l’avantage d’être peu coûteux, réalisés en ville par son médecin, son pharmacien ou un(e) infirmier(ère) et, surtout, de délivrer un résultat en une petite demi-heure à partir d’un simple prélèvement dans le nez.

Leur sensibilité est toutefois variable et relativement faible, ce qui les rend moins fiables que les tests PCR de référence, mais leur spécificité a été jugée suffisante pour que la HAS n’exige pas un test RT-PCR de confirmation en cas de résultat positif. Ils doivent avoir, en effet, une spécificité clinique supérieure ou égale à 99 % pour éviter les faux positifs dus, notamment, à des virus respiratoires saisonniers. Ils sont inscrits à la nomenclature des actes de biologie médicale sous certaines conditions.

Ils sont réservés aux seuls patients symptomatiques présentant des symptômes datant de moins de 5 jours, âgés de moins de 65 ans, ne pouvant pas obtenir le résultat de la PCR dans les 24-48 heures, ainsi qu’aux patients asymptomatiques, sauf personnes contact ou détectées au sein d’un cluster. Ces tests doivent être améliorés pour gagner en sensibilité sans perdre de leur spécificité, et pouvoir être réalisables à partir de prélèvements les moins invasifs possible. Parallèlement, on voit apparaitre des tests innovants, comme la RT-LAMP, une technique d’amplification isotherme permettant d’obtenir des résultats en moins d’une heure.