Séance thématique

Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : de l'étiologie à la thérapeutique

Cette séance aura lieu exclusivement en présentiel, Salle des Actes, Faculté de Pharmacie de Paris et sera retransmise en direct via Youtube : https://youtu.be/mUoKWvhD7y8
Introduction par Élias FATTAL

EXPOSÉS

"Aspects physiopathologiques de la BPCO : rôle de la sénescence cellulaire et nouvelles approches pharmacologiques", par Serge ADNOT

"Histoire naturelle et fardeau de la BPCO : données récentes", par Nicolas ROCHE

"Pollution atmosphérique : un déterminant précoce de la BPCO ? ", par Sophie LANONE

"Traitements pharmacologiques de la BPCO : substances actives, particules, formulation et inhalation", par Hervé HILLAIREAU

"Point de vue de l'industriel sur les dispositifs", par Pascale GERBEAU-ANGLADE

"Dispositifs d'accompagnement pharmaceutique", par Christophe WILCKE

Conclusion par Alain BERDEAUX

 

 

 

 

« Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : de l’étiologie à la thérapeutique »

Séance thématique

Mercredi 1er juin 2022 de 14 h 00 à 17 h 00


 

Les maladies respiratoires notamment inflammatoires, asthme, BPCO etc… sont en net augmentation avec des effets directs liées au tabagisme et à la pollution. Selon les estimations de l’OMS, 64 millions de personnes souffrent de bronchopneumopathie chronique obstructive modérée à sévère. Plus de trois millions de personnes sont décédées d’une BPCO en 2005, ce qui correspond à 5% de l’ensemble des décès survenus dans le monde cette année-là. Les estimations montrent que la BPCO deviendra en 2030 la troisième cause de décès dans le monde.

La prolifération importante de ces pathologies inflammatoires suggèrent qu’un traitement local serait des plus appropriés en milieu ambulatoire au moment de crise paroxystique ou en réanimation en association avec l’hyperventilation.

La séance thématique proposée est susceptible de couvrir un large spectre d’expertise

  • Les effets de l’environnement et du tabagisme sur la pathologie
  • La physiopathologie de la BPCO et données cliniques et épidémiologiques
  • La médicaments de la BPCO et leur formulation
  • Les dispositifs médicaux en inhalation

14 h 00    Ouverture de la séance par Jean-Louis Beaudeux, Président de l’Académie nationale de Pharmacie

14 h 15    Introduction de la séance par Élias Fattal, Président de la 2ème section de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

14 h 30   « Aspects physiopathologiques de la BPCO : rôle de la sénescence cellulaire et nouvelles approches pharmacologiques »

Serge Adnot, Institut Mondor de Recherche Biomédicale, Créteil

Diapositives présentées

Parmi les pathologies respiratoires chroniques, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) occupe une place à part du fait de sa fréquence et du coût socio-économiques qu'elle représente. L’importance de la morbidité et de la mortalité de la BPCO est liée, outre à l’atteinte respiratoire, à de multiples anomalies systémiques indépendantes de la sévérité de l’obstruction bronchique. Le déclin accéléré de la fonction respiratoire en réponse au tabagisme ou aux polluants est classiquement considéré comme le mécanisme central de la BPCO. Chez de nombreux patients, la BPCO se développe cependant suite à une dysfonction pulmonaire de l’adulte jeune, sans accélération ultérieure du déclin de la fonction respiratoire.

La BPCO est une maladie respiratoire liée à l'âge. Selon un concept nouvellement développé, la sénescence des cellules pulmonaires semble jouer un rôle clé dans la physiopathologie des remaniements tissulaires, parenchymateux et vasculaire ainsi que dans l'inflammation caractéristiques de la maladie. Les manifestations systémiques de la BPCO, incluant les maladies cardiovasculaires, la perte de poids, la déminéralisation osseuse, la dysfonction musculaire, pourraient traduire un processus général de vieillissement prématuré consécutif aux altérations pulmonaires.

Plusieurs concepts seront discutés au cours de cette intervention, le rôle de la sénescence cellulaire dans la physiopathologie de la BPCO; le rôle potentiel des altérations pulmonaires dans l'induction d'un vieillissement prématuré et de comorbidités, le lien entre sénescence cellulaire et prédisposition génétique de la maladie (mutation de la télomérase, déficit en alpha1-antitrypsine), le rôle des infections virales sur le développement d’emphysème pulmonaire, les approches thérapeutiques ciblant les cellules sénescentes.

14 h 55    « Histoire naturelle et fardeau de la BPCO : données récentes »

Nicolas roche, Service de pneumologie, Hôpital et Institut Cochin, APHP, Université de Paris

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

En France et dans le monde, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) représente un fardeau considérable à l’échelon individuel (dégradation de la qualité de vie, handicap, impact sur le travail, exacerbations) et collectif (mortalité, dépenses de santé, utilisation des ressources). La connaissance de l’histoire naturelle de la maladie a profondément changé au cours de la dernière décade avec la mise en évidence du poids des anomalies de développement pulmonaire liées à des facteurs de risque de la petite enfance (petit poids de naissance, tabagisme passif, infections respiratoires, asthme) dans le développement de maladie.  Cette trajectoire (anomalie de développement) pourrait contribuer totalement ou partiellement à une proportion importante (jusqu’à la moitié) de l’ensemble des cas, l’autre moitié résultant du seul déclin accéléré de la fonction respiratoire sous l’effet du tabagisme (dans 80% des cas) et des autres facteurs environnementaux (professionnels, domestiques ou atmosphériques). L’histoire naturelle de la BPCO est émaillée d’épisodes d’exacerbations qui ont un impact considérable sur l’évolution. Plusieurs sous-groupes de patients (phénotypes) sont individualisés selon le poids des différentes caractéristiques cliniques, fonctionnelles, biologiques et morphologiques de la maladie.

Limiter ce fardeau implique d’agir sur l’histoire naturelle de la maladie, en amont par la prévention des différents facteurs de risque puis par la mise en œuvre des thérapeutiques pharmacologiques et non pharmacologiques destinées à limiter le handicap, prévenir la survenue d’exacerbations, augmenter l’espérance de vie. L’essentiel des traitements pharmacologiques est administré sous forme inhalée. Les bronchodilatateurs de longue durée d’action en sont le cœur, éventuellement associés aux corticostéroïdes inhalés. Leur utilisation doit être accompagnée de mesures générales incluant le sevrage tabagique, l’éducation à l’utilisation des dispositifs d’inhalation, le renforcement de l’observance, l’encouragement d’une activité physique régulière et d’une alimentation équilibrée, la prise en charge des nombreuses comorbidités. Seule une synergie personnalisée des différentes composantes de la prise en charge peut infléchir l’histoire naturelle de cette maladie chronique.

15 h 20    « Pollution atmosphérique : un déterminant précoce de la BPCO ? »

Sophie Lanone, DR Inserm, PhD, Institut Mondor de Recherche Biomédicale (IMRB)

Vidéo de la présentation

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie progressive et débilitante souvent diagnostiquée après 50 ans, mais des données plus récentes suggèrent que son apparition pourrait avoir lieu très tôt dans la vie. Dans ce contexte, l'exposition à la pollution atmosphérique apparaît comme un facteur potentiel à prendre en compte.

Bien que le rôle potentiel de la pollution atmosphérique comme déterminant précoce de la BPCO soit en train d'émerger, des lacunes dans les connaissances subsistent, notamment une qualification précise des polluants atmosphériques (nombre de polluants quantifiés, composition exacte), ou le concept "une exposition - une maladie" qui pourrait limiter la compréhension actuelle. Pour combler ces lacunes, certaines améliorations semblent nécessaires, telles que l'utilisation de chambres de simulation d'atmosphère capables de reproduire de façon réaliste la complexité de la pollution atmosphérique, ou encore la prise en compte de l'exposome, ainsi que l'amélioration des échanges entre disciplines.

Cette présentation devrait permettre de mieux comprendre les connaissances actuelles sur la pollution atmosphérique en tant que déterminant précoce de la BPCO, ainsi que d'identifier les lacunes existantes en matière de connaissances et les possibilités de les combler. Ceci pourrait conduire à imaginer de meilleures stratégies de prévention contre la BPCO chez les générations futures.

15 h 45    « Traitements pharmacologiques de la BPCO : substances actives, particules, formulation et inhalation »

Hervé Hillaireau, Professeur de Pharmacotechnie, Institut Galien, Paris-Saclay, Faculté de Pharmacie, Université Paris-Saclay

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

Les traitements pharmacologiques de la BPCO reposent sur des bronhodilatateurs, de courte durée d'action (salbutamol) pour les prises à la demande, et de longue durée d'action pour les traitements continus. Ceux-ci s'initient en monothérapies à l'aide de bêta-2-agonistes de longue durée d'action (indacatérol) ou bien d'anticholinergiques antimuscarinique de longue durée d'action (tiotropium, glycopyrronium, uméclidinium). Concernant les bithérapies, elles concernent des associations fixes de bronchodilatateurs à longue durée d'action, tandis que l'utilisation de corticostéroïdes est réservée à des associations fixes avec un bêta-2-agoniste de longue durée d'action. Dans certains cas, des trithérapies associant bêta-2-mimétique et antimuscarinique de longue action avec un corticostéroïde peuvent apporter un bénéfice supplémentaire. L'administration se fait elle majoritairement par inhalation, à l'aide d'aérosol doseur, à partir de poudre ou encore à l'aide d'un nébuliseur, en fonction principalement des populations visées. Dans tous les cas, le contrôle de taille des particules de l'aérosol généré reste crucial pour assurer un dépôt adapté dans les voies aériennes. L'amélioration des traitements passe par l'identification de biomarqueurs permettant d'orienter le choix des associations afin de personnaliser la prise en charge, voire d'envisager de futures stratégies de ciblage.

16h 10     « Point de vue de l’industriel sur les dispositifs »

Pascale Gerbeau-Anglade, GSK

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

16h 35     « Dispositifs d’accompagnement pharmaceutique  »

Christophe Wilcke, Président URPS Pharmaciens Grand Est, Président FSPF Meuse et Lorraine, Membre du Bureau national de la FSPF en charge de la pharmacie clinique et de l’exercice coordonné

Vidéo de la présentation

Diapositives présentées

La prise en soins pharmaceutiques du patient repose en un équilibre entre la remise régulière au patient de son traitement et sa capacité à appréhender au mieux sa pathologie et son environnement par l’intervention du pharmacien d’officine.

Cet exposé rappellera les différents dispositifs d’inhalation qu’un patient atteint de BPCO peut se voir prescrire et proposera les pistes d’un accompagnement pharmaceutique de celui-ci.

En effet, selon l’état physiopathologique et psychologique du patient, différents dispositifs d’inhalation peuvent être utilisés afin de sécuriser la prise du traitement, que cela soit en termes d’utilisation du dispositif, de fréquence de prise, de choix thérapeutique en fonction des recommandations selon le stade d’évolution de la pathologie.

L’accompagnement pharmaceutique doit permettre au patient d’appréhender sa pathologie, d’en connaitre les tenants et aboutissants, tout en pouvant par moment objectiver les résultats de son traitement. Il doit aussi permettre de comprendre les enjeux des choix thérapeutiques opérés par le prescripteur, tout en saisissant les modalités de fonctionnement de spécialités prescrites.

Cela conforte l’alinéa 3 de l’article R4235-48 du CSP définissant la dispensation pharmaceutique et le rôle primordial du pharmacien dans l’accompagnement et la prévention du patient.

16h 55     Conclusion de la séance par Alain Berdeaux, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Clôture par Jean-Louis Beaudeux, Président de l'Académie nationale de Pharmacie