Séance académique

Compte rendu et diapositives présentées.
EXPOSES :
«Une approche écologique et bio-inspirée au service d’une meilleure santé environnementale» - Claude GRISON, Directrice du Laboratoire de Chimie bio-inspirée et d’Innovations écologiques, Grabels, France
«Des patients tout-puissants sur le web - Risques et opportunités» - Caroline FAILLET, Directeur et co-fondatrice de Boléro, Paris, France
«Qualité de l’air intérieur, un enjeu sociétal» - Séverine KIRCHNER, Directrice Santé Confort au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), Coordinatrice scientifique de l’Observatoire de la Qualité de l’Air intérieur (OQAI), France, présentée par la 6ème section
«L’effet du microbiome sur l’efficacité vaccinale : mythe ou réalité?» - Selim BADUR, Scientific Affaires and Public Health Director - EM, Glaxo SmithKline Vaccins, Wavre, Belgique, membre
correspondant étranger de l’Académie nationale de Pharmacie (Turquie)

COMMUNICATION
«Le NET (Neutrophil Extracelluar Trap), un espoir dans l’AVC?» - Michel PLOTKINE, Professeur de Pharmacologie, Faculté de Pharmacie de Paris, Paris Descartes, présenté par la 2ème section

OUVRAGE
«Tout sur votre poids» Écrit par Luc CYNOBER; Éditeur : Michel Lafon; ISBN 978-2-7499-2834-0 - 201 pages , présenté par Nathalie KAPEL, membre de l’Académie nationale de Pharmacie
Séance académique

 

Mercredi 4 avril 2018

 

 

 

1- Activités administratives de l’Académie

Approbation du compte rendu de la séance du 7 mars 2018

Informations du Président

 

-  Invitation à participer à l’assemblée générale de Biologie sans Frontières : 8 juin .

 - Rencontre avec la Ministre chargée de la Santé, Agnès Buzyn, ; thèmes abordés : évolution de la pharmacie d’officine : pas de rémunération à l’acte mais au parcours clinique ; vaccination par les pharmaciens : favorable ; développer la pharmacie clinique ; faire évoluer la biologie médicale

 - Souhaite créer une Coopération avec International Academia Partnership (IAP) qui fédère de nombreuses académies dans le domaine international et vient de se doter d’une branche « Santé publique ».

 - Rencontre avec Philippe Baptiste, Directeur de Cabinet du Ministre de l’enseignement et de la recherche, en présence d’Isabelle Richard.

 - Rencontre avec le LEEM au sujet des relations générales et du Prix de la Pharmacie Francophone.

 - Séance délocalisée de Lyon : elle a été un succès avec : le matin, une rencontre avec Merck-Serono et une présentation de l’affaire du lévothyrox et les méthodes de communication et l’après-midi, trois grands types de présentations : 

  • la recherche académique ;
  • les travaux de recherche des industriels ;
  • les activités locales des autres métiers de la pharmacie.

Lecture de la correspondance et informations du Secrétaire Perpétuel

 - Bruno Bonnemain remplace Jean-Loup Parier au CNOP en tant que représentant de l’AnP (arrêté du 9 mars 2018).

 - Depuis janvier dernier, mise en place de twitter sur le site de l’AnP (407 abonnés).

 - De nombreuses interviews sur « Vaccination et autotests-TROD » en relation avec la publication de notre rapport.

 - Pharmagora : organisation de deux sessions : 

  • Autotests-TROD : Liliane Grangeot-Keros et Martial Fraysse (samedi 7 avril - de 11h15 à 12h00) ;
  • Vaccination par le pharmacien : Christian-Éric Mauffré et Fabienne Blanchet (dimanche 8 avril - de 10h25 à 11h10).

 - Rapports en préparation : 

  • « Médicaments et environnement » ;
  • « Indisponibilités des médicaments et de leurs matières premières ».

Élections

 

« Démonstration du site internet »

 Christine Hache, Secrétaire administratif et financier de l’Académie nationale de Pharmacie

 Questions - Réponses - Commentaires

 Jean-Claude Chaumeil (Q): à propos de l’annuaire, on n’y trouve pas toutes les coordonnées (adresse, courriel, téléphone) ?

 (R) : elles sont sur le site « privé » accessible uniquement aux membres

 Jean-Pierre Foucher (Q) : où se trouve l’ordre du jour des séances ?

 (R) : recherche à partir de l’onglet « séance »

 Claude Monneret (C) : la recherche par mot-clé ne fonctionne pas bien, il faudrait demander quatre ou cinq mots clés à chaque conférencier

 (R) : excellente suggestion que nous allons mettre en pratique

 Bernard Teisseire (Q) : l’annuaire papier est-il encore utile ?

 (R) : il est effectivement appelé à disparaitre

 Yves Lévi (C) : il serait utile de disposer d’une version anglaise de certains documents.


2- Travaux scientifiques & professionnels

2.1 Exposés

« Une approche écologique et bio-inspirée au service d’une meilleure santé environnementale »

Claude Grison, Directrice du Laboratoire de Chimie bio-inspirée et d’Innovations écologiques, Grabels, France

Video brève

Dans une société en profonde mutation, la chimie verte et durable doit intégrer les dimensions sociales et économiques de ces procédés, mais aussi la notion de responsabilité environnementale et de bio-inspiration. Dans ce contexte, le laboratoire ChimEco (UMR 5021 CNRS-UM) développe une nouvelle filière verte, qui s’appuie sur une innovation de rupture en chimie, appelée écocatalyse. Son originalité repose sur la combinaison inhabituelle des domaines de l’environnement, de l’écologie et d’une chimie innovante.

Les aspects environnementaux et écologiques concernent la remédiation de sites dégradés par les activités minières et métallurgiques, et le rejet d’effluents industriels chargés en métaux de transition. Les phytotechnologies développées sont la phytoextraction, la rhizofiltration et la biosorption.

Dans chaque cas, les déchets végétaux générés sont valorisés à travers un concept innovant de recyclage écologique. Tirant parti de la capacité adaptative remarquable de certains végétaux utilisés à hyperaccumuler des métaux primaires ou stratégiques, la filière développée repose sur l’utilisation directe des espèces métalliques d’origine végétale comme réactifs et catalyseurs de réactions chimiques. Cette approche originale offre la première perspective de valorisation de cette biomasse unique et initie une nouvelle branche de la chimie verte : l’écocatalyse.1-8

La synthèse de biomolécules actives par ce nouveau concept constitue une véritable mise à l’épreuve des écotechnologies développées, car elle combine de nouveaux obstacles de la chimie de synthèse : sélectivité et plurifonctionnalité. Le domaine intègre un niveau d’exigence rarement atteint en chimie verte. L’originalité et l’efficacité des écocatalyseurs polymétalliques seront illustrées à travers quelques exemples démonstratifs dans le domaine de la santé.

 Références

1- Ecocatalyzed Suzuki-Miyaura cross coupling of heteroaryl compounds, Green Chem. 2017,19, 4093-4103 , G. Clavé, F. Pellissier, S. Campidelli, C. Grison

2- Alternative Green and Ecological Input for Transfer Hydrogenation using EcoNi(0) Catalyst in Isopropanol, Applied Catalysis B., 2017, 2017, 210, 495-503, V. Escande, C. Poullain, G. Clavé, E.Petit, N. Masquelez, P. Hesemann, and C. Grison

3-  V. Escande, C. H. Lam, C. Grison, P.T. Anastas, EcoMnOx, a Biosourced Catalyst for Selective Aerobic Oxidative Cleavage of Activated 1,2-Diols, ACS Sustainable Chem. Eng., 2017, 5 (4), pp 3214–3222

4-Escande V., Petit E., Garoux L., Boulanger C., Grison C., Switchable alkene epoxidation/oxidative cleavage with H2O2-NaHCO3: efficient heterogeneous catalysis derived from biosourced Eco-Mn, ACS Sustainable Chem. Eng., 2015, 3 (11), 2704–2715.

5-Escande V., Garoux L., Grison C.M., Thillier Y., Debart F., Vasseur J.J., Boulanger C., Grison C., Ecological catalysis and phytoextraction: Symbiosis for future, Appl. Catal. B, 2014, 146, 279-288.

6-Escande V., T.K. Olszewski, E. Petit, C. Grison Biosourced Polymetallic Catalysts: An Efficient Means To Synthesize Underexploited Platform Molecules from Carbohydrates, ChemSusChem, 2014, 7, 1915-1923. .

7-- Escande V., Velati A., Garel C., Renard B.L., Petit, E., Grison C., Phytoextracted mining wastes for Ecocatalysis: Eco-Mn®, an efficient and eco-friendly plant-based catalyst for reductive amination of ketones, Green Chemistry, 2015, 17, 2188-2199.

8-Grison C., Special Issue in Environmental Science and Pollution Research (Ed. Invite C. Grison): Combining Phytoextraction and EcoCatalysis: an Environmental, Ecological, Ethic and Economic Opportunity, Environ. Sci. Pollut. Res. 2015,22, 5589-5698.

 

Questions - Réponses - Commentaires

 Claude Monneret (Q) : 1/ comment peut-on récupérer le zinc qui s’accumule dans les plantes ?

 (R) : 1/ le taux d’accumulation se bonifie avec l’âge, les feuilles mortes et les litières végétales, sont les plus chargées. Au bout de 18 mois, les litières sont abondantes et très chargées.

 (Q) 2/ existe-t-il des plantes pour tous les métaux ?

 (R) 2/ : non, on s’est orienté sur l’établissement  de filtres pour récupérer les terres rares, platinoïdes.

 Yves Lévi (Q) : 1/il y a deux aspects, la dépollution des sols et la revégétalisation des surfaces, qu’est-ce-qui est passé au niveau industriel ?

 (R) : en Nouvelle Calédonie, les surfaces réhabilitées sont très importantes, le stade pilote est dépassé.

 (Q) 2/ quels sont les rendements de la catalyse ?

 (R) 2/ :la catalyse écologique peut être plus performante que la catalyse conventionnelle et ce d’autant que les réactions et mécanismes sont complexes. Il y a nécessité de collaboration de recherche avec l’industrie (étude au cas par cas).

 René Céolin (Q) : a-t-on une idée sur le mécanisme biochimique de la fixation de tel ou tel métal et pourrait-on reproduire par synthèse pour augmenter le rendement ?

 (R) : il y a beaucoup d’efforts de recherche pour comprendre les mécanismes qui sont subtils et complexes et il y a des dépôts de projet de recherche à l’ANR sur les gènes codants de Grevillea. Il est difficile de copier, mais mieux comprendre ces plantes permet de les développer à plus grande échelle.

 Jean-Gérard Gobert (Q) : peut-on parler d’une révolution écologique française ou internationale ?

 (R) : certains pays tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou le Royaume-Uni sont en avance dans leurs recherches, mais la communauté française grâce à l’ANR s’est regroupée et la valorisation attire les collaborations.

 Christiane Garbay (Q) : 1/ les catalyseurs sont des mélanges avec des concentrations différentes dans les plantes ?

 (R) : 1/ Les travaux ont permis d’améliorer les connaissances sur le seuil maximal d’hyper accumulation qui est spécifique à chaque espèce et à l’âge à laquelle on réalise la récolte. On anticipe et on contrôle à chaque stade. Les conditions météorologiques peuvent perturber ces seuils, mais il est possible de réajuster les compositions.

 (Q) : 2/ qu’en est-il de la solubilité ?

 (R) : 2/ tout dépend de la composition catalytique.

 (Q) : 3/ la qualité de l’environnemental naturel et la santé sont-ils réconciliés ?

 (R) : 3/ oui c’est possible, exemple des sites miniers du Gard et du plomb.

 Jean-Loup Parier (Q) : certaines plantes à feuilles caduques éliminent le calcium sous forme d’oxalates ?

 (R) : c’est vrai pour certaines plantes qui éliminent sous forme d’oxalate, par exemple l’aluminium, mais il existe d’autres sels comme les maléates, les citrates et les carbohydrates.


« Des patients tout-puissants sur le web - Risques et opportunités »

Caroline Faillet, Directeur et co-fondatrice de Boléro, Paris, France

Diapositives présentées

Les révolutions numériques ont armé le citoyen et bouleversé les rapports d’influence au point de faire perdre aux autorités scientifiques et aux faits objectifs leur capacité de convaincre l’opinion. La santé, comme tous les autres secteurs, a été impactée à tous les niveaux par la redistribution des pouvoirs.  En donnant la primauté à l’émotion au détriment du rationnel, l'avènement d'un web social, où la parole du profane dans un forum santé pèse autant que celle d’un expert dans un grand média, a ébranlé l'autorité scientifique au point de rendre inaudible toute argumentation démontrée par les preuves.

Aujourd’hui, dans ce contexte de post-vérité, les professionnels de la santé doivent adapter leur art de la guerre digitale.

  • Décryptage de la « fabrique de l’opinion » : Comment détecter (voire désamorcer) en amont la crise pour canaliser les mouvements d’inquiétude de la foule et des internautes ?
  • Entre recherche d’audience et déferlante de fake news, doit-on encore faire confiance aux médias pour assurer l’objectivité de l’information ?
  • Les effets nocebo et les emballements de type « Levothyrox » sont imprévisibles et forcent les organisations à se plier à l’opinion qui fait loi sur le web. Le tribunal populaire dicté par l’émotion va-t-il imposer sa nouvelle forme de régulation à la société ?

Questions - Réponses - Commentaires

Jean-Loup Parier (C) : merci pour cette présentation sur un sujet sur lequel nous sommes très attentifs.

Jean-Gérard Gobert (Q) : quelles précautions faut-il prendre pour introduire les patients experts dans les études médicales et pharmaceutiques ?

(R) : les patients sont sous influence et les plus dogmatiques s’expriment en premier, ce qui n’est pas démocratique. Il faut des formats de « conférences de citoyens » où les patients sont formés pour infléchir les influences qu’ils auraient pu recevoir avant de les recruter.

Alain Astier (Q) : quelle exploitation peut-on faire des déclarations des effets indésirables par les patients ?

(R) : l’écoute spontanée est tout à fait informative et bien plus qu’un sondage à partir d’un questionnaire à remplir, pas toujours pertinent pour un patient donné.

Yves Lévi (Q) : comment aider la population ? Quel « phare » pour guider les personnes, autres que les sites tels que ANSM ?

(R) : ce sont les « malins » qui se sont positionnés sur Google, mais ce ne sont jamais les agences sanitaires ou les laboratoires, mais ceux qui connaissent les techniques d’influence ! il n’y a pas sur le web français d’espace de « fact checking » qui se positionnerait sur le parcours patient, maladie par maladie ! il faudrait un site santé.fr et utiliser les mêmes techniques que celles employées par les « dogmatiques ».

Bernard Teisseire (Q) : comment expliquer la différence des effets indésirables déclarés sur le web sur le « nouveau lévothyrox » de 12 000 à 15 000 et le fait que la CNAM annonce que 500 000 patients ont changé de produit ?

(R) : tout l’art est de différencier les effets réels. Les premiers patients ont eu des effets indésirables réels et les autres ont eu des effets indésirables « sous influence ». En canalisant les premières déclarations on n’aurait pas eu cet effet « nocebo ».

Monique Seiller (Q) : qu’en est-il en Europe ?

(R) : dans d’autres pays, la mise à disposition de la nouvelle formule a été mieux accompagnée.


« L’effet du microbiome sur l’efficacité vaccinale : mythe ou réalité ? »

Selim Badur, membre correspondant étranger de l’Académie nationale de Pharmacie (Turquie)

Video brève

Diapositives présentées

Immunization is an important measure for decreasing morbidity and mortality from infectious diseases. However, some vaccines are often less effective than expected when used in developing countries1, and the reasons for this situation are not clearly established. They may include interference of maternal antibody, malnutrition due to micronutrient deficiencies, “environmental enteropathy” following early life repeated exposure to pathogens, the presence of other inhibitory factors related to the local environment, and perhaps a result of intestinal dysbiosis1,2

As the effect of microbiota on different steps of immune response (e.g. development and homeostasis of immune system, B and T cells responses) has been demonstrated in different studies1,3-7, it’s also expected that the microbiota would influence the response to vaccines6.

a- Gut microbiota

For example, the enteric live-attenuated vaccines need to replicate in the intestinal tract, and are in direct interaction with the intestinal flora; hence, the microbiota may also impact on the efficiency of the vaccine strain replication which is necessary to elicit a protective local immune response. Indeed, in a study comparing the Rotavirus vaccine (RVV) response in Ghanan infants, significant differences in the overall microbiota composition between respondents and non-respondents have been demonstrated 8. For this reason, it may be postulated that the intestinal microbiome composition correlates with the RVVs immunogenicity, and may contribute to the reduced RVV efficacy observed in some developing countries2,8.

b- Respiratory tract microbiota

The respiratory tract microbiota plays an important role in respiratory health and  the severity of viral infections are influenced by the modulation of the host immune response by the airway microbiota9. Changes in microbial composition and function in the respiratory tract have recently been linked to alterations in immune responses and to disease development in the lungs9

c- Probiotics use

While there have been many studies on the effect of probiotics on vaccine efficacy, there are some disparities in the results due to the substantial variation between studies in the choice of probiotics characteristics, and duration and timing of administration. But in general probiotics have beneficial effect on the humoral response to either parenteral or oral vaccinations, and could be seen as an inexpensive way to improve vaccine efficacy and duration of protection10.

d- Conclusion

The role of the microbiota on the mucosal immunity is now increasingly understood6. Several recent studies suggest that the influence of the microbiota on the immunity also impacts on the efficacy of some vaccines. This may hopefully lead to the future development of more optimally designed vaccines and also to the use of probiotics to enforce the vaccine response6.

References

Valdez Y, Brown EM, Finlay BB. Influence of the microbiota on vaccine effectiveness. Trends Immunol 2014;35: 526-537.
Lee YK, Mazmanian SK. Has the Microbiota played a critical role in the evolution of the adaptive immune system? Science 2010;330: 1768-1773.
Woo V, Alenghat T. Host-microbiota interactions: epigenomic regulation. Curr Opin Immunol 2017, 44: 52–60.
Tremaroli V, Bäckhed F.  Functional interactions between the gut microbiota and host metabolism. Nature 2012;489: 242-249.
Hooper LV, Littman DR, Macpherson AJ. Interactions between the microbiota and the immune system. Science 2012;336: 1268-1273.
 Jamieson AM. Influence of the microbiome on response to vaccination. Hum Vaccines Immunother 2015;11:  2329—2331.
Ang L, Arboleya S, Lihua G et al. The establishment of the infant intestinal microbiome is not affected by rotavirus vaccination. Sci Reports 2014; 4 : 7417 | DOI: 10.1038/srep07417.
Zimmermann P, Curtis N. The influence of probiotics on vaccine responses – A systematic review. Vaccine 2018;36: 207-213.
Oh JZ, Ravindran R, Chassaing B, Carvalho FA, Maddur MS, Bower M, Hakimpour P, Gill KP, Nakaya HI, Yarovinsky F, Sartor RB, Gewirtz AT, Pulendran B. TLR5-mediated sensing of gut microbiota is necessary for antibody responses to seasonal influenza vaccination. Immunity. 2014 Sep 18;41(3):478-492.
Pabst O, Hornef M. Gut microbiota: a natural adjuvant for vaccination. Immunity. 2014 Sep 18;41(3):349-351.

 

Questions - Réponses - Commentaires

 Claude Monneret (Q) : avez-vous comparé vos résultats avec ceux obtenus en immunothérapie qui ont montré que celle-ci est fonction du microbiote ?

 (R) : il n’y a pas suffisamment de données et des études contradictoires.

 Alain Astier (Q) : certains papiers montrent que la prise d’antibiotique est péjorative sur la réponse à une chimiothérapie anticancéreuse.

 (R) : il y a des travaux sur le lien entre vaccins et résistance aux antibiotiques, c’est un vrai problème de santé publique.

 Liliane Grangeot-Keros (Q) : quand on joue sur la composition du microbiote, quand on augmente telle ou telle bactérie, quel effet sur les maladies auto-immunes qui pourraient se développer ?

 (R) : il y a effectivement un certain danger car il y a encore beaucoup d’inconnu sur le microbiote.


2.2 Communications (10 min)

« Le NET (Neutrophil Extracelluar Trap), un espoir dans l’AVC ? »

Michel Plotkine, Professeur de Pharmacologie, Faculté de Pharmacie de Paris, Paris Descartes, présenté par la 2ème section

Diapositives présentées

Le polymorphonucléaire neutrophile (PMN) constitue la première ligne de défense contre les agents pathogènes. Pour assurer cette fonction, il dispose de la phagocytose, décrite dès le début du 20ème siècle, grâce à laquelle il absorbe l’agent pathogène pour le lyser. En 2004, Brinkman et coll. ont décrit un autre mécanisme de défense mis en œuvre également par les PMN et dénommé NETose. Au cours de ce mécanisme le PMN libère, après rupture de ses membranes nucléaire et cellulaire, dans le milieu extracellulaire son ADN qui va constituer un réseau de longs filaments, associé à des histones et à diverses puissantes protéases, portant le nom de NET ( Neutrophile Extracellular Trap). Ce réseau est capable de piéger (« to trap ») les pathogènes ( bactéries, champignons , virus) pour les éliminer. Une NETose est également observée dans différentes affections inflammatoires non septiques. Les  divers constituants des NETs, outre d’éradiquer les pathogènes, exercent de puissants effets collatéraux délétères sur les tissus voisins. Ils induisent notamment des lésions de l’endothélium vasculaire et sont de très puissants activateurs de la coagulation en collaborant très étroitement avec les plaquettes sanguines. De nombreux travaux récents ont montré leur participation dans les thromboses veineuses et artérielles au cours de différents phénomènes d’ischémie. Par ailleurs, les thrombus renfermant des NETs se caractérisent par leur résistance élevée à la fibrinolyse ce qui pourrait contribuer aux fréquents échecs de recanalisation lors de thrombolyse d’AVC ischémique par un agent fibrinolytique. Cette découverte révèle l’intérêt de stratégies « anti-NET » visant soit à s’opposer à leur  formation  soit favorisant leur élimination et qui seraient ainsi à la fois capables de réduire le risque de thrombose et d’augmenter l’efficacité des agents  thrombolytiques actuels.

La liste des affections impliquant les NETs ne cesse de croitre (polyarthrite rhumatoide, cancer, lupus, diabète) et l’industrie commence à s’ intéresser aux « anti NET » une classe nouvelle de médicaments qui pourraient apparaître sur le marché au cours de la prochaine décennie.

Pas de question

« Qualité de l’air intérieur, un enjeu sociétal »

Séverine Kirchner, Directrice Santé Confort au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), Coordinatrice scientifique de l’Observatoire de la Qualité de l’Air intérieur (OQAI), France, présentée par la 6ème section

Video brève

Diapositives présentées

La qualité de l’air est un axe de progrès en santé environnement en France et dans de nombreux pays. Dans les environnements bâtis, fréquentés près de 80 % du temps par l’ensemble de la population tout au long de la vie, l’air respiré joue un rôle crucial sur la santé, la capacité d’apprentissage des enfants et l’absentéisme au travail.

La présentation abordera les connaissances acquises sur le sujet dans le cadre des travaux menés au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment et à l’Observatoire de la Qualité de l’air Intérieur (OQAI).

La pollution de l’air à l’intérieur des bâtiments est un mélange d’agents physiques, chimiques et microbiologiques présents le plus souvent à des niveaux concentrations plus importants que ceux de l’air extérieur. Cette pollution trouve sa source dans les émissions des matériaux utilisés pour la construction des bâtiments, l’aménagement et la décoration des espaces, la localisation des bâtiments en lien avec les pollutions liées au sol et à l’air extérieur. Au-delà du contexte technique associé aux bâtiments, à leurs environnements de proximité ou à leurs équipements, la question de l’air intérieur s’ancre très largement dans les comportements individuels et collectifs, les modes de vie, avec une part active des occupants via leurs activités (tabagisme, bricolage, utilisation de masquant d’odeurs, etc.).

Dans l'Europe des 26, deux millions d'années de vie en bonne santé sont perdues du fait de l'exposition à la pollution dans les bâtiments. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) chiffraient, pour l’année 2004, à environ 28 000 le nombre de nouveaux cas de pathologies et à plus de 20 000 le nombre des décès liés à six polluants de l’air intérieur, soit un coût d’environ 19 milliards d’euros pour le pays.

 

Questions - Réponses - Commentaires

 Yves Lévi (Q) : 1/ il est impressionnant de constater l’augmentation de l’activité du CSTB. Le CSTB est-il soutenu par les pouvoirs publics ?

 (R) : 1/ les moyens de l’observatoire sont renégociés tous les ans. Le dispositif est cependant en danger malgré quelques campagnes récentes comme dans les écoles.

 2/ comment dialoguer avec les architectes ?

 (R) : 2/ il existe une prise de conscience, mais dans le bâtiment ce sont l’énergie et la numérisation qui sont prioritaires. Le renouvellement de l’air est souvent non pris en compte !

 Bernard Festy (Q) : les limites de la maitrise des bâtiments à consommation d’énergie faible ou nulle ?

(R) : il n’y a pas assez d’artisans formés.

 Alain Astier (Q) : il y a souvent une contradiction entre ouverture des fenêtres et froid ou la pollution par l’air extérieur ?

 (R) : il doit y avoir un équilibre entre économie d’énergie et le renouvellement de l’air qui doit être de 10 min/jour et qui peut être augmenté lors de ménage par exemple.

 René Céolin (Q) : quelles mesures concrètes pour améliorer la qualité des lieux de vie ?

 R Il faut exiger des actions concrètes du ministère.


2.3 Ouvrage (10 min)

« Tout sur votre poids »

Écrit par Luc Cynober, Éditeur : Michel Lafon, ISBN 978-2-7499-2834-0 - 201 pages

présenté par Nathalie Kapel, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

 

Le Président Jean-Loup Parier clôt la séance à 17h.