Séance académique

Compte rendu et diapositives présentées
LECTURE
"Telle flore, tel foie" - Gabriel PERLEMUTER
EXPOSES
"Jurichiro Shimoyama, fondateur de la pharmacie moderne au Japon" - Frédéric BONTE
"La démarche centrée sur le patient : une nouvelle donne pour l'industrie du médicament" - Patrick DELAVAULT
COMMUNICATIONS
"La curcumine en traitement d'appoint diminue les effets métaboliques indésirables d'un antipsychotique atypique (rispéridone) dans un modèle murin" - Patrick DURIEZ
"Comparer et contextualiser les systèmes pharmaceutiques pour développer de nouvelles solutions" - Luc BESANCON
"Exposition maternelle aux champs électromagnétiques extrêmement basse fréquence, prématurité et hypotrophie : données de la cohorte Elfe" - Ghislaine BOUVIER
"La pharmacie centrale des armées ; de l'approvisionnement de médicaments simples à la fabrication de médicaments innovants adaptés aux besoins fonctionnels" - François CAIRE-MAURISIER
Séance académique

 Mercredi 7 mars 2018 à 14 h 00


1.  Activités administratives de l’Académie

Informations du Président

  • Décès :

                 - Jean-Louis Guignard, membre de la 3ème section, Secrétaire de séance et membre actif du Dictionnaire, décédé le 5 février 2018.

                   Une éloge sera prononcée prochainement ;

                 - Jean Lévy, membre de la 1ère section, décédé le 18 février 2018 ;

                 - Albert Bieder, membre de la 2ème section, décédé le 20 février 2018.

  •  Participation au congrès Franco-marocain de parasitologie et microbiologie médicale du 2 au 4 février à l’initiative du Pr Badre Lmimouni, membre correspondant étranger de notre Académie.
  • Organisation conjointe, avec nos collègues portugais, Rui Santos Ivo et José Aranda da Silva (tous deux membres correspondants étrangers) d’une réunion à Lisbonne et décision de coopération entre nos Institutions.
  • Dans le cadre du développement de notre communication extérieure, deux évènements :

                 -   mise en place d’une communication par tweet ;

                  -   réponse à des demandes d’interview par Pharmaradio de Liliane Grangeot-Keros et de Jean-Loup Parier.

Lecture de la correspondance et informations du Secrétaire Perpétuel

  •  Remerciements reçus :

                  -   Marie-Anne Loriot, élue MCN le 31 janvier (2ème section) ;

                  -   Bernard Massoubre, élu MT le 31 janvier (3ème section) ;

                 -   Anne-Catherine Perroy, élue MCN le 31 janvier (4ème section) ;

                 -   Marie-Paule Serre, élue MT le 31 janvier (4ème section) ;

                 -   Christian-Éric Mauffré, élu MT le 31 janvier (5ème section) ;

  •  Nominations

                 -   Denis Delval a été nommé, en janvier dernier, Président Directeur Général de LFB et membre du Conseil du LEEM ;

                  -   Pierre-Yves Chambrin vient d’être nommé membre de la Commission national d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de la santé, instance de la HAS ;

                  -   Marie-Danièle Campion a pris le poste de rectrice de Lyon, de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Chancelière des universités.

  •  Nos collègues Françoise Brion et Gilles Aulagner nous informent de la prochaine parution (mai 2018) d’un ouvrage « Pharmacie clinique à l’officine ». Sous l’égide de l’Association nationale des enseignements de Pharmacie clinique.
  • Daniel Couturier, Secrétaire Perpétuel de l’Anm, nous informe que l’Académie nationale de médecine a adopté les communiqués suivants :

                 -   « Les sciences de la vie et de la terre, des savoirs indispensables à acquérir durant les études secondaires », présenté par Daniel Couturier, Jean-François Mattéi et Dominique Poitout ;

                 -   « Pictogrammes, grossesse, sur les conditionnements de médicaments ; une intention louable, des conséquences incertaines », présenté par MM. Laurent Mandelbrot, Gilles Bouvenot et Mme Élisabeth Éléfant ;

                 -   « Formation des futurs neurologues et des futurs psychiatres », présenté par Jean-Pierre Olié.


2.  Travaux scientifiques & professionnels

2.1 Lecture (30 min)

« Telle flore, tel foie »

Gabriel Perlemuter, Chef de service - Hépato-gastroentérologie et nutrition, Hôpital Antoine-Béclère - Univ. Paris-Sud (DHU Hépatinov), Inserm U996 (Microbiote intestinal, macrophages et inflammation hépatique), Labex Lermit - Laboratoire d'excellence en recherche sur le médicament et l'innovation thérapeutique, membre correspondant de l’Académie nationale de médecine

Diapositives présentées

Excessive alcohol consumption and overweight are the main causes of chronic liver disease in Western countries. Despite these major public health concerns, the factors that link alcohol consumption, overweight and the onset and progression of liver injury are poorly understood. Thus, among subjects with heavy alcohol drinking or overweight, only 10 to 35% will develop inflammation (hepatitis) and 8 to 20% will evolve to cirrhosis. These data show that other factors than the only amount of alcohol intake or the importance of overweight are involved in the occurrence of liver damage.

The human gastro-intestinal tract hosts a complex and diverse microbial community (1014 bacterial cells, more than 1000 different bacterial species), called the intestinal microbiota (IM). The genetic coding capabilities far exceed those of the human genome. Thus, the IM is considered a full organ with many metabolic, immunological and endocrine roles that affect human health. Activation of the innate immune system by lipolysaccharide (LPS) of the digestive system has emerged as a key factor in triggering alcoholic hepatitis (AH). An increased gut permeability and associated endotoxemia has been observed in humans and animals following alcohol consumption. Impairment of the intestinal barrier by ethanol involves the IM. This increase in permeability increases the translocation of bacterial toxins (LPS particular), which may in turn alter the intestinal barrier, leading to a vicious circle.

We have shown that, in alcoholic patients, a specific dysbiosis was associated with severe AH. By transferring the human IM in germ-free mice, we showed that this dysbiosis was not a mere consequence of AH but drives the susceptibility to liver injury. Metabolomic studies suggested that changes in the enterohepatic circulation of biliary acids due to dysbiosis participate in the onset of liver damages.

We also studied the involvement of IM in the heterogeneity of ALD in mice. We have shown that the presence of liver damage was associated with decreased population of Bacteroidetes. In addition, inhibition of Bacteroidetes decrease by prebiotics of fecal transfer experiments could prevent ALD. By similar methods, we have also the importance of MI in NASH.

It has also been suggested that the IM may also be involved in other liver diseases such as primary biliary cirrhosis or even chronic hepatitis B, 

In parallel, other teams have demonstrated that cirrhosis was associated with a specific dysbiosis and modifications of biliary acid metabolism. Moreover, Indirect evidences of the involvement of IM in hepatocellular carcinoma has been shown in animal models. According to this results, some data suggest the IM may be used to find specific signatures to identify patients with risks of liver injuries.

Careful attention should be given about the studies involving IM to distinguish correlations to a causal relationship between liver and IM. The IM is easily modifiable by using pre-, pro- or antibiotics or by fecal transplant. These various findings open new possibilities for manipulating the IM of patients with liver diseases.

Questions-Réponses-Commentaires

 Anne Collignon (Q) : lors du transfert du microbiote intestinal de l’homme atteint de stéatose vers la souris, toutes les espèces s’implantent-elles de façon similaire ?

(R) : les transferts ne se font pas de la même façon, la souris ayant une immunité différente de celle de l’Homme. Néanmoins, on reproduit le phénotype et on recherche ensuite les bactéries communes à l’Homme et à la souris. Des groupes communs sont bien retrouvés.

 Yves Juillet (Q) : en pratique, y a-t-il des examens biologiques qui permettent de déterminer le caractère à risque de patients en surpoids mais ayant des transaminases normales ?

 (R) : à l’heure actuelle, non. Les transaminases sont toujours de bons marqueurs pour le foie. Mais parfois, on peut avoir une cirrhose avec des transaminases normales, ou des transaminases à la limite supérieure de la normale ; il existe des facteurs de risque de fibrose (IMC >28), âge > 50 ans, TG élevés ou autres examens plus coûteux. Aucun examen clef n’existe à ce jour et il n’y en aura pas ! Cependant, la transaminase reste un bon examen de référence.

 Monique Adolphe (Q) : pouvez-vous préciser ce que vous entendez par “inflammasone” ?

 (R) : l’inflammasone est un regroupement de protéines, de cytokines, jouant un rôle dans l’inflammation cellulaire.  Il y a controverse scientifique sur le fait que l’inflammasone a un rôle pro-inflammatoire ou antiinflammatoire, en fonction du modèle ou du phénotype. Le but ici était de montrer que lorsqu’on a une anomalie génétique, il y a modification du microbiote qui a la capacité de transférer l’anomalie génétique à un animal qui ne la possède pas.

 René Céolin (Q) : est-ce que l’interdit religieux de l’alcool pourrait avoir une origine microbiotale ?

 (R) : l’alcool est béni et protège dans beaucoup de religions !


2.2 Exposés (20 min)

« Junichiro Shimoyama, fondateur de la pharmacie moderne au Japon »

Frédéric Bonté, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

Diapositives présentées en japonais

À l’occasion du 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France, nous souhaitons rendre hommage au fondateur de la pharmacie japonaise moderne, le Professeur Junichiro Shimoyama.

Shimoyama Junichirö est né en 1853. Il est le fils d’un samouraï du clan Inuyama, préfecture d’Aichi. Diplômé pharmacien de l’université de Tokyo 1879, il part en 1883 pour Strasbourg, alors ville allemande, chez le Professeur suisse Friedrich Flückiger, père de la pharmacognosie moderne, qui dirige le nouvel Institut de pharmacie. Dans son laboratoire, il met au point une nouvelle méthode de dosage de la quinine qui a un retentissement mondial. En 1886, Shimoyama passe sa thèse de Doctorat de l’Université de Strasbourg sur le riz glutineux. Au printemps 1887, Shimoyama rentre au Japon et fonde à l’université un enseignement spécifique de pharmacie. En 1888, Shimoyama est nommé membre du comité chargé de la révision de la première édition de la pharmacopée, qui sera officielle au 1er janvier 1892. En 1903, il vient à la nouvelle faculté de pharmacie de Paris et rencontre Émile Perrot. Fort de ses connaissances des jardins botaniques de Strasbourg et de Paris, il fonde à Tokyo un jardin des plantes médicinales. De 1902 à sa mort en février1912 il devient le quatrième président de l’association de pharmacie japonaise, association créée en 1893. Auteur de très nombreux ouvrages, titulaire de plusieurs décorations japonaises, il est considéré comme le fondateur de la pharmacie moderne au Japon.

« La démarche centrée sur le patient : une nouvelle donne pour l’industrie du médicament »

Patrick Delavault, membre de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

L’industrie du médicament et son univers ont connu au cours de la dernière décennie des bouleversements importants. Le déploiement du digital a permis l’éclosion d’une médecine  « participative » ou médecine dite « 2.0 », les progrès dans la connaissance de la biologie, de la génétique et des aspects moléculaires des maladies ont jeté les bases d’une médecine « personnalisée » ou encore dite « de précision »…Accompagnant ces mutations profondes, la démarche centrée sur le patient (‘Patient Centricity’ dans le vocabulaire anglo-saxon), s’impose comme une réalité incontournable pour tous les acteurs de l’innovation thérapeutique (1, 2, 3, 4). La Haute Autorité de Santé (HAS) en France (5) la définit comme la démarche qui « s’appuie sur une relation de partenariat avec le patient, ses proches et le professionnel de santé ou une équipe pluriprofessionnelle pour aboutir à la construction ensemble d’une option de soins, au suivi de sa mise en œuvre et à son ajustement dans le temps ». Son postulat de base repose sur la «complémentarité entre l’expertise des professionnels et l’expérience du patient acquise au fur et à mesure de la vie avec ses problèmes de santé ou psychosociaux, la maladie et ses répercussions sur sa vie personnelle et celle de ses proches ».

La voix du patient devient ainsi incontournable et amplifiée par le regroupement des patients au sein d’associations de patients très structurées et très influentes aux plans international et national.

L’industrie pharmaceutique et son écosystème sont naturellement profondément impactés par cette démarche sur de multiples dimensions, tant dans leurs visions, leurs stratégies, leurs métiers (ex. création des fonctions de « Chief Patient Officers » au sein des entreprises pharmaceutiques…), la nature de leurs projets et leurs modalités opérationnelles qui inscrivent le Patient au cœur de leurs réflexions et de leurs actions. Ces évolutions sont d’ailleurs accompagnées par une adaptation des dispositifs réglementaires avec la publication de documents de référence précisant les modalités d’implication des patients dans les différentes étapes des projets de recherche et développement (ex. Clinical Trial Transformation Initiative-CTTI) (6), les modalités pour une collaboration optimale avec les patients (ex. EUPATI, PhRMA…) (7,8), et ce, dans un cadre de conformité bien codifié (Code EFPIA relatif aux relations entre l’industrie pharmaceutique et les associations de patients) (9).

L’exposé aura pour but une mise en perspective des fondements, définitions, déclinaisons cliniques et réglementaires de la démarche centrée sur le Patient afin de sensibiliser la Compagnie à cette nouvelle réalité du développement et du cycle de vie du médicament. Cet exposé pourra servir de base, le cas échéant, à l’élaboration d’une séance thématique permettant d’approfondir les différentes facettes de cette démarche en y impliquant différentes sections de notre Compagnie.

 Références:

  1. Defining patient centricity with patients for patients and caregivers: a collaborative endeavor. Yeoman G, et al. BMJ Innov 2017
  2. Defining “Patient-Centered Medicine”, Bardes CL, NEJM, 366;9, March 1, 2012
  3. Partnering with patients in the development and lifecycle of Medicines: a call for action. Hoos A. et al., Therapeutic Innovation & Regulatory Science 2015, Vol. 49(6), 929-939
  4. Culture and process change as a priority for patient engagement in medicines development. Boutin M. et al., Therapeutic Innovation & Regulatory Science 2017, Vol. 51(1), 29-38.
  5. Démarche centrée sur le patient. Information, conseil, éducation thérapeutique, suivi. HAS. Mai 2015.https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2015-06/demarche_centree_patient_web.pdf
  6. Effective engagement with patient groups around clinical trials. Clinical Trials Transformation Initiative (CTTI). October 2015. https://www.ctticlinicaltrials.org/sites/www.ctticlinicaltrials.org/files/pgctrecs.pdf
  7. Guidance for patient involvement in industry-led medicines R&D. European Patients Academy (EUPATI). https://www.eupati.eu/patient-involvement/guidance-for-patient-involvement-in-industry-led-medicines-rd/
  8. PhRMA Principles on Interactions with Patient Organizations. http://phrma-docs.phrma.org/sites/default/files/pdf/phrma_principles_paper_20120919_final.pdf
  9. Working together with patient groups. EFPIA. September 2017. https://www.efpia.eu/media/288492/working-together-with-patient-groups-23102017.pdf

Questions-Réponses-Commentaires

Alain Astier (C) : dans le contexte actuel où la voix du patient est si importante, la qualité de vie devrait être davantage prise en compte comme critère d’évaluation au sein des études cliniques ; la réalité prouve l’inverse. Une récente publication fait état du recensement de 87 essais cliniques évaluant de nouveaux anticancéreux ; seules trois d’entre elles prenait la qualité de vie en compte.

Yves Juillet (Q) : un des risques importants du développement de ces relations est celui de l’instrumentalisation des patients. Au delà des recommandations de l’EFPIA, comment les entreprises s’organisent-elles pour prévenir ce risque ? En pratique, à qui rapportent les CPO (Chief Patient Officier) au sein de l’entreprise ?

(R) : le nouveau leadership dans les entreprises pharmaceutiques, représenté par le CPO, est là pour indiquer qu’il y a un garant interne sur les activités du laboratoire : recueillir l’avis des patients sur leur maladie et leurs besoins, s’assurer de la transmission interne de ces besoins en projets, à même de satisfaire à terme ces besoins. Ce nouveau rôle de CPO est là pour s’assurer que toutes les équipes  embrassent cette nouvelle philosophie. Les  verrous « Ethique et Compliance » sont essentiels. Les CPO rapportent à des personnes variables selon les laboratoires ; au Président (ex : Servier), au CMO (Chief Medical Officer - dans les services de recherche et développement) (ex : Ipsen) etc... Il est important que cette fonction soit rapportée au niveau ‘C level’ CEO (Chief Executive Officer) auprès du Président.

Monique Adolphe (Q) : en parcourant les réseaux sociaux, on peut être frappé par l’incompétence de leur niveau d’information, même au sein de milieux favorisés. Dans ce contexte, comment formez-vous les patients ?

(R) : il est important de distinguer, l’expérience des patients, qui peut être déconnectée d’une connaissance préalable, de leur contribution au processus de R&D. Il est indispensable de les écouter mais aussi de leur apporter un minimum de compréhension sur les contraintes de l’industrie et une connaissance du développement clinique et de la méthodologie des essais cliniques.


.2.3 Communications (10 min)

« La curcumine en traitement d’appoint diminue les effets métaboliques indésirables d’un antipsychotique atypique (rispéridone) dans un modèle murin »

Patrick Duriez, Université de Lille ; Faculté de Pharmacie, UE de Physiologie ; Faculté de Médecine, INSERM U1171, Lille, présenté par la 2ème section

Diapositives présentées

Contexte

Les antipsychotiques, et en particulier ceux de la nouvelle génération, dits atypiques, induisent une altération du métabolisme des glucides et des lipides, et provoquent un syndrome métabolique qui augmente le risque cardiovasculaire chez les patients psychotiques. La prévention de ces effets métaboliques délétères, passe par l’amélioration globale du mode de vie, dont la mise en place d’une nutrition adaptée.

Le curcuma est une plante herbacée, très largement utilisée comme épice dans le sous-continent indien, mais aussi en médecine traditionnelle. Il est également employé en tant qu’alicament. L’OMS lui reconnaît des propriétés antiinflammatoires dans l’arthrite rhumatoïde. De très nombreux travaux précliniques ont montré que le curcuma possédait des propriétés anti-inflammatoires et antidiabétiques. La curcumine est le principe actif majeur du curcuma, et l’essentiel des études précliniques porte sur cette molécule.

Hypothèse

Notre hypothèse était que la curcumine utilisée comme alicament puisse empêcher l’apparition d’un syndrome métabolique lors d’un traitement par un antipsychotique atypique.

Méthode

Des souris ont été traités 1 fois par semaine pendant 22 semaines par de la rispéridone (Risperdal Consta ® ), ou son excipient, en présence ou non d’un extrait sec de curcuma enrichi en curcumine (Biocurcuma TM), dilué dans la nourriture.

Résultats

La curcumine a limité la capacité de la rispéridone à réduire la motricité spontanée des animaux, mais n'a pas empêché l'augmentation de l'apport alimentaire provoquée par ce neuroleptique. Elle n'a pas réduit la prise de poids induite par la rispéridone, mais elle a diminué l’augmentation de l'adiposité viscérale et l’hépatomégalie d’origine médicamenteuse, sans empêcher l’installation d’une stéatose. La curcumine a réprimé la capacité de la rispéridone à induire une surexpression hépatique des facteurs de transcription et des enzymes impliquées dans la synthèse des lipides (LXRa, FAS, ACC1, LPL, PPARg, ACO, SREBP2) ; elle a également diminué la capacité de la rispéridone à provoquer une intolérance au glucose, une hypertriglycéridémie, une cytolyse hépatocellulaire (ASAT,ALAT), ainsi qu’une inflammation hépatique (NFkB (p105 ARNm et protéine p65)).

Conclusion

Ces résultats précliniques montrent que des doses nutritionnelles de curcumine sont en mesure de contrer partiellement le dysfonctionnement métabolique induit par la rispéridone. La curcumine devrait être testée chez l’Homme en tant que traitement préventif des désordres métaboliques provoqués par la rispéridone, et les autres antipsychotiques.

 Questions-Réponses-Commentaires

 Jean Costentin (Q) : quelle(s) composante(s) des antipsychotiques non neuroleptiques peut (peuvent) être à l’origine des troubles hépatiques (antagonisme 5HT2, antagonisme muscarinique etc...) ?

 (R) : des travaux ont montré que l’halopéridol, neuroleptique non atypique, traverse la barrière hémato encéphalique et altère les récepteurs membranaires. Le mécanisme est complexe et les résultats sont inexplicables. La curcumine n’a pas un seul effet. C’est une molécule qui s’associe à une multitude de protéines, modifiant une multitude d’effets biologiques. Néanmoins, il existe une communauté d’actions entre la curcumine et la metformine.

 En lien avec le premier exposé de cette séance, je voudrais ajouter qu’une publication a rapporté que la curcumine modifie le microbiote chez la souris et a un impact certain sur le métabolisme hépatique. Il y a également des travaux rapportant des résultats avec des effets épigénétiques. Tout ceci est très complexe.

 (Q) : qu’est-ce qui a amené à tester la curcumine dans ce modèle ?

 (R) : c’est une curiosité liée à l’actualité ; il existe un développement de la vente de curcumine en tant qu’alicament avec des propriétés miraculeuses ! Ayant trouvé des références en cancérologie d’une part, et travaillant avec les équipes référentes dans l’ischémie cérébrale et les maladies neurodégénératives, nous avons été amené à regarder ce qui se passe au niveau métabolique.

 Alain Berdeaux (Q) : comment avez-vous choisi les doses de curcumine ? Sur quels critères et sur quel type de courbe dose-réponse ?

 (R) : nous sommes partis d’un travail de thèse réalisé il y a cinq ans, in vitro, sur les cellules hépatiques ; nous avons fait des essais sur quelques lots de souris pour connaître la dose produisant un effet  à environ la 10ème semaine. La détermination a été tout à fait empirique. La dose est très supérieure à celle utilisée en clinique humaine ; le modèle murin, en terme de modification d’expression des gènes portant sur les lipides, est représentatif, dans une certaine mesure, de celui de l’homme ; par exemple, les fibrates sont utilisés depuis longtemps chez le murin à des doses infiniment supérieures à celles utilisées chez l’homme ; ceci est dû à un métabolisme accéléré chez la souris.

 Geneviève Durand (Q) : quelle est la formule de la curcumine ? Est-ce un produit pur ?

 (R) : la formule est visualisée sur les diapositives présentées ; c’est un dérivé phénolique. Nous avons utilisé un extrait sec à 95 % de curcumine et non le produit pur.

 Alain Astier(Q) : compte tenu de la très faible biodisponibilité de la curcumine (après une administration de deux grammes chez l’homme, on retrouve une concentration de 10-9 g/ml), il ne faut pas s’attendre à trouver un quelconque effet même à trois grammes par jour.

 (R) : plusieurs laboratoires travaillent pour améliorer cette faible biodisponibilité. Il est possible qu’un effet de la curcumine sur la flore bactérienne intestinale ait un effet bénéfique en terme de métabolisme. Réduire l’inflammation par ce biais expliquerait un bon nombre d’effets constatés chez la souris.

 Alain Berdeaux (Q) : êtes-vous sûr que la curcumine ne modifie pas l’effet antipsychotique de la rispéridone ?

 (R) : ceci est un problème ; il y a vraisemblablement des effets sur la motricité. Plusieurs essais chez l’homme sont en cours (notifiés sur la banque de données publiques aux USA- www.clinicaltrials.gov) ; leur objectif est de connaître quels sont les effets de la curcumine, en traitement d’appoint, associé au neuroleptique, que ce soit pour améliorer l’effet ou l’antagoniser.

 

« Comparer et contextualiser les systèmes pharmaceutiques pour développer de nouvelles solutions »

Luc Besançon, Directeur Général, Pharmacy and Consulting, présenté par la 5ème section

Diapositives présentées

Il est fréquent de recourir à des comparaisons internationales pour justifier certaines propositions ou pour établir un état des lieux servant de base à la définition de nouvelles solutions.

Toutefois, une telle comparaison peut être hasardeuse si elle n’est pas associée à une contextualisation afin de mettre en perspective les différences observées.

Pour illustrer ce point, deux comparaisons couramment utilisées seront discutées.

La première concerne la densité des officines en France au regard des autres pays européens, en constatant que ces densités sont la résultante de nombreuses composantes : certaines économiques et concurrentielles (notamment les autres sources de médicaments), d’autres relatives à l’organisation du système de santé et les politiques pharmaceutiques propres à chaque état. Dès lors, il est questionnable de définir une tendance mondiale en matière de densité des officines.

La seconde comparaison discutée sera celle du mode de rémunération des activités et des missions des officines. La contextualisation dans ce domaine implique notamment de prendre en compte les coûts de fonctionnement des officines les missions et les objectifs (clairement définis ou sous-entendus) pour le secteur officinal qui varient grandement d’un pays à l’autre ainsi que l’intégralité des rémunérations (reçues) et des contributions versées par les officines, dont les mécanismes de péréquation.

La contextualisation apporte des explications quant aux différences observées tout en soulignant qu’au niveau de chaque pays, la situation actuelle a très souvent une cohérence propre, traduite dans l’ensemble des choix et politiques adoptées.

 Questions-Réponses-Commentaires

 Jean-Pierre Lousson (C) : la remarque de la Cour des Comptes eut été plus réaliste et inspirée si celle-ci avait lu le rapport de l’Académie nationale de Pharmacie qui comparait l’exercice pharmaceutique dans les pays européens !

 Jean-Luc Delmas (C) : bravo Luc pour la clarté de votre exposé. Il y a un indicateur dont on ne parle pas, c’est la densité de population. En France, elle est faible et, par exemple, trois à quatre fois inférieure à celle des Pays-Bas. Ceci aide à comprendre le phénomène de ruralité car non seulement nous sommes peu nombreux au km² par rapport aux Pays-Bas mais nous sommes répartis territorialement. On comprend que les pouvoirs publics aient voulu maintenir un niveau élevé d’officines pour que la proximité ait lieu. On ne peut donc écarter dans vos travaux, ce terme de densité et l’approche de territorialité.

 (Q) : les critères de paupérisation médicale peuvent-ils être pris en compte pour la revalorisation du métier de pharmacien et le maintien d’une proximité minimale ?

 (R) : d’ici 20 ans, la pénurie médicale va s’améliorer ; à partir d’un certain seuil de pénurie médicale, on commence à voir une modification de la perception des médecins qui vont devenir des soutiens à l’extension du rôle du pharmacien.

 En Suisse, une approche appelée ‘netCare’ consiste à ce que la pharmacie prenne en charge les pathologies mineures ou intermédiaires (n=24), qui dans 75 % des cas vont être résolues par le pharmacien ; dans 25 % des cas, la pharmacie sert de centre de santé de proximité ; le pharmacien sert d’intermédiaire pour que le patient ait un contact avec un médecin par télémédecine, dans 20 % des cas, le problème sera résolu ; il ne reste plus que 5 % des cas à problème non résolus.

Dans d’autres cas, au Québec par exemple, le pharmacien prescrit des objectifs thérapeutiques qu’il délègue au patient et lui remet les médicaments ; le patient va lui même ajuster ses doses. En cas d’échec du plan de traitement, le patient revient vers le pharmacien.

 Olivier Lafont (C) : deux facteurs sont importants à prendre en compte lorsqu’on fait ces comparaisons : la culture et l’histoire. Notamment, la perception que les Anglo-Saxons ont du médicament n’est pas la même que celle des pays latins. Ce n’est qu’en 1913, que les Anglais ont accepté qu’il y ait une profession spécialisée dans la délivrance des médicaments ; auparavant, tout était flou et le médecin était le distributeur de médicaments.

 Martine Baumgartner (C) : les syndicats de pharmaciens d’officine et l’Association de Pharmacie Rurale (APR) continuent leur combat pour que soit prise en compte au niveau de la répartition géographique, la culture du pharmacien de proximité, du pharmacien homme de confiance. En atteste le nombre bien inférieur de médicaments OTC vendus en officine en France.

 Monique Seiller (Q) : y a-t-il une différence au niveau des gestes commerciaux entre les différents pays ? Y a-t-il des pays où ne sont vendus en officine que des médicaments ?

 (R) : dans une minorité de pays, il existe une liste restrictive, indiquant ce que les pharmacies peuvent vendre, au delà des médicaments (France) ; la plupart du temps, ce sont des listes positives, interdisant la vente de certains produits, par ex le tabac. On peut aussi avoir une autre vision et utiliser l’activité commerciale pour attirer des personnes non malades et faire des campagnes d’information ou d’éducation sanitaire. Si l’Etat accepte ceci, cela lui procure un retour sur investissement indéniable car cela le ‘dédouane’ en parallèle de rémunérer les pharmacies.


« Exposition maternelle aux champs électromagnétiques extrêmement basse fréquence, prématurité et hypotrophie : données de la cohorte Elfe »

Ghislaine Bouvier, Maître de conférence 86ème section, Université de Bordeaux, INSERM UMR 1219, équipe EPICENE, présentée par la 6ème section

Diapositives présentées

Objectifs: Étudier les relations entre l’exposition cumulée aux champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence (EBF) au cours de la grossesse et le risque de prématurité modérée et d’hypotrophie au sein de la cohorte de naissance Elfe.

Méthodes: En 2011, 18 329 enfants nés en France métropolitaine à 33 semaines d’aménorrhée ou plus ont été inclus dans la cohorte Elfe (Étude Longitudinale depuis l’Enfance) afin de les suivre jusqu’à leurs 20 ans. L’âge gestationnel et les données anthropométriques à la naissance ont été recueillis dans les dossiers médicaux et l’hypotrophie a été calculée à partir de courbes de croissances françaises personnalisées. Lors des entretiens, il a été demandé aux mères de rapporter leur statut vis-à-vis de l’emploi au cours de leur grossesse. Les emplois déclarés ont été codés selon la Classification Internationale Type des Professions de 1988 et la date de cessation de l’activité professionnelle a été recueillie. L’exposition cumulée aux EBFs au cours de la grossesse a été estimée pour l’ensemble des mères, quel que soit leur statut vis-à-vis de l’emploi, grâce à une matrice emploi-exposition récemment mise à jour (Bowman et al, 2007; Turner et al, 2014). L’exposition cumulée a été considérée de façon catégorielle, de façon binaire et de façon continue. Des modèles de régression logistique ajustés sur des facteurs de mode de vie maternel, des caractéristiques sociodémographiques et certains antécédents médicaux maternels ont été développés.

Résultats: L’exposition cumulée aux EBF a pu être déterminée pour 96,0% des mères. Les hauts niveaux d’exposition étaient rares. Aucune association significative n’a été observée entre les niveaux d’exposition cumulée aux champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence au cours de la grossesse et la prématurité modérée ou l’hypotrophie.

Conclusion: Cette large étude en population générale ne suggère pas que des niveaux d’exposition maternelle aux EBFs de l’ordre de ceux observés ici puissent être fortement associés au risque de prématurité modérée ou d’hypotrophie.

MOTS-CLES: Champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences, exposition maternelle, exposition professionnelle, hypotrophie, prématurité

Références :

  1. Migault L, Piel C, Carles C, Delva F, Lacourt A, Cardis E, Zaros C, de Seze R, Baldi I, Bouvier G. Maternal cumulative exposure to extremely low frequency electromagnetic fields and pregnancy outcomes in the Elfe cohort. Environ Int. 2017;112:165-173.
  2. Turner MC, Benke G, Bowman JD, Figuerola J, Fleming S, Hours M, Kincl L, Krewski D, McLean D, Parent ME, Richardson L, Sadetzki S, Schlaefer K, Schlehofer B, Schüz J, Siemiatycki J, van Tongeren M, Cardis E. Occupational exposure to extremely low-frequency magnetic fields and brain tumor risks in the INTEROCC study. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2014;23(9):1863-72.
  3. Bowman JD, Touchstone JA, Yost MG. A population-based job exposure matrix for power-frequency magnetic fields. J Occup Environ Hyg. 2007 Sep;4(9):715-28.

Questions-Réponses-Commentaires

Isabelle Momas (Q) : dans les matrices « emplois-expositions », prend on en compte la variabilité des résultats des mesures ?

(R) : la matrice est issue de sept banques de données de niveau international et fusionnées ; la difficulté vient du fait que nous avons à notre disposition seulement des moyennes arithmétiques et géométriques et nous n’avons pas les valeurs maxima et minimum ; de plus, les valeurs sont variables selon les professions (n= 1 à 258 !)

Yves Juillet (Q) : (1) quel est le point de départ de cette étude ? (2) Est-ce une étude scientifique ou bien une commande des pouvoirs publics ? Les résultats obtenus montrent un non risque. Est-ce suffisant pour être mis à disposition auprès des pouvoirs publics ? (3) Quel est le coût de cette étude ?

(R) : (1) le point de départ est une rencontre entre nos études sur les tumeurs du SNC (travaux sur les pesticides) et une demande d’informations sur les champs électromagnétiques : l’équipe Elfe a été sollicitée par le Ministère de l’Environnement pour un travail sur les champs électromagnétiques, pour lesquels on disposait de peu de facteurs étiologiques. (2) Les résultats ont fait l’objet d’une publication scientifique.

(3) Le coût de l’étude globale Elfe, qui regroupe plus de 80 équipes et de nombreux projets démographiques de santé, se chiffre en millions, tous projets confondus (sociologiques, démographiques et santé) ; s’agissant de notre étude sur les champs électromagnétiques, nous avons obtenu le financement d’une thèse de doctorat ainsi que des mesures aux domiciles des enfants (300.000 euro). Le chiffrage exact et complet est difficile.

Henri-Philippe Husson (Q) : les échographies ont-elles une répercussion chez le fœtus ?

(R) : des données sont disponibles dans Elfe mais n’ont pas été exploitées.

Bernard Festy (Q) : à titre comparatif, quel est le poids relatif du risqué lié aux différences de niveau socio-économique ?

(R) : ce paramètre est difficile à obtenir d’autant que le revenu par foyer est rarement renseigné ; contrairement au niveau d’études.

René Céolin (Q) : avez-vous des informations sur d’éventuels résultats déclassifiés de recherches militaires sur les effets réels des ondes électromagnétiques ?

(R) : non pas du tout ; ce que je n’ai pas précisé, c’est que les rayonnements très basse/basse fréquence sont situés entre 3 et 300 Hz ; le transport d’électricité en Europe s’effectue en 50 Hz.

 « La pharmacie centrale des armées ; de l’approvisionnement des médicaments simples à la fabrication de médicaments innovants adaptés aux besoins opérationnels »

François Caire-Maurisier, Pharmacien en chef François Caire-Maurisier, Praticien certifié du Service de santé des armées, Pharmacien responsable et Commandant la Pharmacie centrale des armées, présenté par la 4ème section

Diapositives présentées

Héritière d’une longue histoire militaire et pharmaceutique, la Pharmacie centrale des armées est aujourd’hui un établissement fabricant des spécialités du domaine des contre-mesures médicales des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC), mais aussi de médicaments spécifiques aux besoins opérationnels des forces armées et plus globalement de la défense nationale dans son acception la plus large.

Après une brève évocation de ses près de 225 années d’histoire et plus singulièrement des événements qui ont accompagné et induit sa transformation, l’évolution de son statut réglementaire et ses singularités seront présentés ainsi que les orientations technologiques et industrielles résolument tournées vers des solutions innovantes et flexibles.

Avec un outil industriel pharmaceutique moderne et son large éventail de capacités de production, utilement complété par des stocks stratégiques de produits de santé, la France dispose d’une capacité de réponses aux menaces non conventionnelles et aux crises sanitaires, ainsi qu’aux besoins spécifiques des forces armées lui assurant sa résilience.

 Questions-Réponses-Commentaires

 René Céolin (Q) : développez-vous à la pharmacie centrale des armées des médicaments semblables à la pervitine utilisée par les Allemands en 1940 pour ses propriétés d’augmentation de la vigilance ?

 (R) : au service de santé des armées, il existe une doctrine en lien avec la problématique de vigilance des combattants et notamment des forces spéciales et du personnel naviguant. La PCA a été sollicitée et a travaillé sur le développement d’un comprimé de caféine LP en remplacement du modafinil.

 Christiane Garbay (Q) : de combien d’employés disposez-vous à la PCA ?

 (R) : nous sommes 115 à la PCA, dont huit pharmaciens. Nous avons dix lignes de fabrication, stériles (poches, ampoules, fabrication, entre autres, d’un produit organophosphoré) et non stériles (comprimés, gélules, produits pâteux etc…). Les limites d’utilisation de l’outil de production sont le facteur humain (formation continue de nos pharmaciens et mise à jour de leurs compétences).

 Agnès Artiges (Q) : vous avez évoqué le rapatriement des matières premières en France; sous quelle forme ? Par vous-même ?

 (R) : nous sommes principalement fabriquants ; un certain nombre de partenaires, de proximité, disposant des Bonnes Pratiques de Fabrication, nous ont démontré leur savoir-faire. Garantir notre capacité à maintenir notre production est une vraie question et nous ne sommes pas à l’abri de pénurie de matières premières, dans un contexte de crise au niveau international.

 

Le Président Jean-Loup Parier clôt la séance à 17h.


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