Séance académique du 31 mai 2017

Compte rendu et diapositives présentées lors la séance académique du 31 mai 2017
Conférence Hygia
"A la recherche des lois cachées de l'évolution" - Virginie COURTIER-ORGOGOZO

Communication
"Du simple au complexe en chimie des substances naturelles" - Erwan POUPON

Exposés
"Nouvelles substances psychoactives et cybermarché noir des drogues illicites" - Patrick MURA et Jean-Pierre GOULLE
"One Health, une seule santé : une dynamique en maturation" - Thierry PINEAU
"Évaluation de la cancérogénèse des médicaments - quoi de neuf ?" - Nigel ROOME
"La recherche pharmaceutique au Liban : état des lieux" - Pascale SALAMEH

 

Séance académique
Mercredi 31 mai 2017 à 14 h 00

 


Conférence Hygia

« À la recherche des lois cachées de l’évolution »

Virginie Courtier-Orgogozo, Chercheur au CNRS, Institut Jacques Monod, Paris

Diapositives présentées

 

Mes recherches visent à comprendre comment les espèces changent au cours du temps, afin de mieux connaître notre passé et de mieux imaginer notre futur. Les résultats de ces dernières années, obtenus par divers laboratoires, suggèrent que les chemins que peut prendre l'évolution ne sont pas aussi nombreux que ce que l'on aurait pu imaginer. Ainsi, l'adaptation à une nourriture riche en amidon s'est faite par modification des mêmes gènes à la fois chez l'homme et chez le chien. Si le processus évolutif était totalement aléatoire et extrêmement sensible aux conditions initiales, on ne devrait pas observer autant de répétitions. Alors comment expliquer que l'évolution se répète ? Avec mon équipe, j'essaie de décrypter les correspondances cachées entre gènes et caractéristiques visibles des êtres vivants. Nos connaissances actuelles sont si poussées que l'on peut souvent savoir quel gène doit être modifié pour obtenir tel ou tel changement visible.

 

Questions / Réponses/ Commentaires

 

Jean Féger (Q) : autrefois on parlait d'homologie ; vous montrez que cette conception est à l’heure actuelle réductrice et qu'il existe une hiérarchie dans les gènes. Est-ce bien cela ?

 

(R) : la comparaison des séquences d’ADN a été très utile pour établir les liens de parenté mais ne suffit pas. Cette étude basée sur les gènes montre qu'il y a des liens qu'on n’imaginait pas. À titre d'exemple, pour les groupes sanguins A et B, il existe deux mutations dans des régions particulières de l'ADN. Il se trouve que chez les chimpanzés, qui ont également des groupes A et B, les mêmes mutations et les mêmes séquences d'ADN sont concernées. On pense que nos ancêtres avaient déjà des individus A et B dans leurs populations. S'agissant des groupes sanguins, il se trouve qu’un homme A est plus proche d'un chimpanzé A que d'un homme B !

 

Monique Adolphe (Q) : 1. quel est le rôle joué par l'épigénétique dans vos exemples ? 2. Suite à votre exemple des chevrotins, pourrait-on prévoir, avec le transhumanisme, une évolution programmée de l’homme pour qu'il puisse nager automatiquement ?

 

(R1) : l’épigénétique est un terme vaste avec plusieurs définitions. Si on prend l’exemple de la lactase, le gène est exprimé chez les enfants et son expression diminue au cours de la vie. Ce gène répond donc à l’âge de l’individu. Des études récentes ont montré que la répression du gène est liée à la méthylation qui elle-même se trouve dans la région où sont apparues les mutations au cours de l’évolution. L’environnement agit sur l’organisme et sur l’expression des gènes. Tout est lié.

 

(R2) : le problème sera moins de savoir si on peut le faire que d’envisager cela d'un point de vue éthique.

 

Christiane Garbay (Q) : comment placez-vous les dinosaures et leur disparition dans votre approche ?

 

(R) : le groupe des dinosaures s'est éteint il y a 65 000 millions d'années, ce qui a représenté une niche écologique pour l'apparition des baleines.

 

René Céolin (Q) : est-ce que la paléontologie prédictive est capable de prédire ce qui évoluera quand l'espèce humaine aura disparu ? Le sujet rend modeste !

 

(R) : la question est complexe ; certaines espèces vivent avec nous ; survivraient-elles à notre disparition ?

 

Jean-Marc Chéron (Q) : des parents devenus incapables de fabriquer de la lactase à l’âge adulte peuvent-ils avoir un enfant avec lactase exprimable ?

 

(R) : l’enfant sera comme ses parents car il suffit que la mutation soit sur un seul chromosome et toutes les cellules sont atteintes.

 

Henri-Philippe Husson (Q) : les pucerons sont capables d’intégrer le gène de production des caroténoïdes ; ce qui accrédite la thèse des détracteurs d’OGM. Quel est votre avis ?

 

(R) : on sait que le puceron possède cette séquence dans son génome ; si on la compare à d’autres bases de données, on ne trouve rien chez les autres animaux ; la séquence la plus proche est celle d’un champignon. Le mécanisme de passage du fragment d’ADN est inconnu.

 

 

1.  Activités administratives de l’Académie

Approbation du procès-verbal de la séance du 3 mai 2017

Le procès-verbal de la séance du 3 mai 2017 est approuvé.

Assemblée (voir compte rendu joint)

Informations du Président

- Le Président Claude Vigneron a adressé ses félicitations, au nom de la Compagnie, au Président de la République, Emmanuel Macron pour son élection le 7 mai 2017 ainsi qu’à Agnès Buzyn pour sa nomination en tant que Ministre des Solidarités et de la Santé dans l’actuel gouvernement.

- Claude Vigneron s’est rendu à Genève le 21 mai dernier afin de remettre le Prix 2016 de la Pharmacie Francophone à Madame Yvette Rakotobé.

- Claude Vigneron regrette la disparition de notre collègue, Monsieur Jacques Barbe, membre titulaire honoraire de la 1ère section de notre Compagnie, survenu le 18 mai 2017 à l’âge 76 ans.

Lecture de la correspondance et informations du Secrétaire Perpétuel

- Déclaration de vacance pour un poste de membre titulaire Ile-de-France concernant la 1ère section

- Déclaration de vacance pour un poste de membre titulaire Ile-de-France concernant la 4ème section

- Notre collègue, Frédéric Pinguet, nous informe des dates des « XIème journées de la SFPO » les 11, 12 et 13 octobre prochain à Nantes

- Le décret publié au JO du 9 mai prévoit l’élargissement de la consultation du DP à tous les médecins hospitaliers dans les mêmes conditions que les pharmaciens exerçant dans les officines ou les pharmacies à usage intérieur (en utilisant la carte vitale du patient et sa propre carte professionnelle)

- Le décret 2017-985 du 10 mai et l’arrêté prévoient l’expérimentation de l’administration par les pharmaciens du vaccin contre la grippe saisonnière dans deux régions (Auvergnes Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine)

Élections

Scrutateurs : Bernard Massoubre, Christiane Garbay, Jean-Paul Martin

  • Membres correspondants nationaux (109 votants)
    • 3ème section : Christiane Forestier, élue avec 109 voix
    • 5ème section : Éric Drahi, élu avec 106 voix
  •  Membre titulaire non IdF de la 1ère  section (77 votants, 15 bulletins nuls)

1ère ligne : Alain Gueiffier  (54 voix)
2ème ligne : Isabelle Berque-Bestel (0 voix), Sylvie Rabouan (6 voix)

Est élu : Alain Gueiffier

  • Membre titulaire IdF de la 5ème  section (72 votants, 11 bulletins nuls)

1ère ligne : Muriel Dahan (46 voix)
2ème ligne : Agnès Brouard (15 voix)

Est élue : Muriel Dahan


2.  Travaux scientifiques & professionnels

2.1 Communication

« Du simple au complexe en chimie des substances naturelles »

Erwan Poupon, Professeur des Universités, présenté par la 2ème section

Diapositives présentées

Parmi nos multiples activités tournées vers l’étude des substances naturelles, la question de l’élucidation de leur voie de biosynthèse constitue un axe majeur de nos réflexions. Un des aspects nous permettant d’aborder le problème est la mise au point de stratégies « biomimétiques » en synthèse organique. Nous tentons de montrer au laboratoire comment des architectures moléculaires parfois d’une incroyable complexité semblent pouvoir, parfois, se former avec une facilité déconcertante à partir de « briques » élémentaires proches des éléments du métabolisme dit « primaire ». Nous tenterons de démontrer, lors de cet exposé, qu’un choix judicieux de précurseurs réactifs permet l’assemblage « biomimétique » ou « bio-inspiré » de substances naturelles polycycliques dans des conditions simples. Les stratégies employées conduisent à la synthèse des substances naturelles ciblées et contribuent indéniablement à « l’art de la synthèse totale ». Par ailleurs, et ça n’est pas l’aspect le moins passionnant, nous apportons des informations précieuses sur les mécanismes intimes mis en œuvre dans les voies de biosynthèse de ces molécules. À ce titre, nous avons une passion particulière pour les questions de l’émergence de la complexité moléculaire, du niveau d’intervention enzymatique, du niveau de contrôle de la chiralité dans les processus biosynthétiques mais aussi au cours de l’évolution des êtres vivants. Des exemples emblématiques parmi les succès récents de l’équipe seront présentés tels que la nitraramine, la nitrarine, la « cascade des aplysinopsines » ou encore la bipléiophylline. La catalyse supramoléculaire, la chimie en milieux confinés, la chimie en flux ainsi que les outils de la métabolomique sont aujourd’hui pleinement intégrés dans nos activités pour tenter de pousser toujours plus loin les frontières du biomimétisme.

Questions / Réponses/ Commentaires

Claude Monneret (Q) : 1. que se passe-t-il si vous faites cette condensation en présence d’éthanol au lieu de carboxylate ? 2. Ces composés finaux complexes ont-ils une activité biologique ?

(R1) : si on travaille avec un ester au lieu d’un carboxylate, la fixation s’effectue à l’ouest et non plus à l’est.

(R2) : non, ils n’ont pas d’activité biologique.

Henri-Philippe Husson (C) : je félicite Erwan dont les compétences sont indéniables qui fut le premier de mes étudiants à présenter une thèse au format Power Point ; il dépasse désormais le maître !


2.1 Exposés

« Nouvelles substances psychoactives et cybermarché noir des drogues illicites »

Patrick Mura, Jean-Pierre Goullé, membres de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

Récemment, l'Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT) tirait la sonnette d'alarme à propos du nombre de nouvelles drogues ou nouvelles substances psychoactives (NSP) qui apparaissent chaque année sur le marché européen. Plus inquiétant et fait nouveau, cette augmentation a connu une très forte accélération au cours des dernières années. Ainsi entre 2005 et 2015, 519 NSP ont été identifiées, dont 404 (80 %) pour la seule période 2011-2015 [1]. Avec une nouvelle drogue par semaine, le marché français n’échappe pas à ce phénomène. Elles appartiennent principalement à trois familles chimiques : les cannabinoïdes de synthèse, les cathinones et les phényléthylamines. Les principes actifs de ces NSP très prisées exercent des effets stimulants sur le système nerveux central, ou/et des effets euphorisants, ou/et hallucinogènes, voire simultanément plusieurs de ces effets. Elles menacent même parfois le pronostic vital, pouvant être à l'origine de défenestrations ou d'automutilations, consécutives aux hallucinations, voire d'infarctus du myocarde par exemple. De plus, elles sont davantage addictogènes que les drogues traditionnelles. Elles représentent donc un véritable danger pour la santé. On constate une demande accrue de la part de consommateurs à la recherche de sensations toujours plus fortes, et simultanément des chimistes véreux répondent à ces sollicitations. Ce marché très lucratif et en pleine expansion constitue l'activité principale de la criminalité organisée. Grâce à Internet, il est désormais possible de les acquérir sans risque. En effet, récemment, un nouveau marché a vu le jour : le cybermarché noir. Il est hébergé dans une toute petite partie du Web qui est cachée intentionnellement grâce à des techniques de cryptage très sophistiquées. Son accès nécessite un navigateur spécifique « Tor » (the Invisible internet project) (the onion router) en couches d'oignon, qu’il faut traverser pour accéder au cœur du message. Ce mode de routage impose pour la connexion entre l’acheteur et le vendeur d’activer six relais (trois par le client et trois par le vendeur), ce qui assure une navigation totalement anonyme. Le système de paiement est également crypté. Ce marché, qui fait le lit de la cybercriminalité, abrite un grand nombre d’activités illégales et parmi elles, la vente de substances illicites et de médicaments. Leur achat sur le Web traditionnel offre bon nombre d’avantages. Il garantit, la facilité d’accès, un certain anonymat, la vaste diversité des substances proposées, la sécurité physique et financière de la transaction, la qualité supérieure des produits et une relative sécurité d’usage des substances. De plus, le client échappe à la violence de la rue. L’acquisition sur le cybermarché noir apporte des avantages supplémentaires. Il permet non seulement à l'acheteur et au site vendeur de rester totalement masqués, mais également de garantir une transaction financière anonyme. La première étude menée par l’OEDT (Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies) sur le marché internet des drogues illicites confirme l’inquiétude légitime que l’on peut nourrir face à ce nouveau mode de diffusion que constitue le cybermarché noir, et la menace qu'il fait peser sur nos sociétés [2].

Déclaration de liens d’intérêt les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts  

Références

[1] Rapport européen sur les drogues, tendances et évolutions, OEDT, 2016, 84pp.

[2] The Internet and Drug Markets, EMCDDA, 2016, 140pp.

Questions / Réponses/ Commentaires

Alain Berdeaux (Q) : vous avez présenté une liste impressionnante de cannabinoïdes de synthèse ; comment expliquer qu'on ne trouve pas de produits antagonistes ?

(R) : il n'y a pas d'antagonistes connus ; beaucoup sont au stade du développement mais aucun produit n’est sur le marché, et ce, dû à un ratio bénéfice-risque insuffisant.

Claude Monneret (Q) : en pratique, les décès que vous avez présentés correspondent-ils à un temps donné ou un suivi dans le temps ?

(R) : les chiffres correspondent à un temps donné. Au niveau des laboratoires, on essaie d’identifier les molécules ayant un PM à quatre décimales, grâce à une technologie très spécifique ; puis, ils sont intégrés dans des bases de données internationales.

Alain Astier (Q) : les produits présentés appartiennent-ils à une liste de médicaments illégaux ?

(R) : les substances et leurs analogues appartiennent à la liste des stupéfiants. C’est la famille qui est prise en compte.

Monique Adolphe (Q) : en Colombie, on tente de diminuer les cultures de cannabis (lu dans un quotidien récemment) ; quel est l’intérêt ?

(R) : effectivement, ceci n’est pas simple car il y a deux façons de se procurer ces substances, soit les cultiver soi-même ; soit les acheter par le biais de filières internet.

Jean-Michel Guillon (Q) : certaines substances légales sont vendues en OTC et détournées. L’an dernier, la FDA a lancé une enquête sévère sur l’Imodium®, responsable de 48 morts. Le produit, agoniste µ, peut être utilisé à très très fortes doses en tant que drogue récréative. Des pots de 800 comprimés sont vendus à 18$ !

(R) : ce problème concerne aussi des médicaments licites, eux aussi à l’origine de décès ; sur les sites internet que j’ai présentés aujourd’hui, on peut acheter ces médicaments facilement (93 % de pureté en moyenne).


« One Health, une seule santé : une dynamique en maturation »

Thierry Pineau, INRA

Diapositives présentées

En 2017, cela peut sembler un truisme ou une banalité d’affirmer que les enjeux de santé se nouent de manière prépondérante aux interfaces Homme-animal-environnement. Ce paradigme n’est pourtant pas si ancien. Il a été conceptualisé à l’orée des années 2010 dans le cadre d’une note fondatrice, conçue par trois organismes mondiaux en charge de la santé de la planète et de ses habitants : l’OMS, l’OIE (l’Organisation Mondiale de la santé Animale) et la FAO.

Avec la dynamique One Health, une seule santé, les logiques d’action en recherche comme en gestion sanitaire ont changé. C’est un véritable ressourcement pour trois domaines de recherche, en particulier ! Ce sont : 1]- les maladies « zoonotiques » que l’Homme et les animaux partagent et qui émergent avec une fréquence accrue dans nos sociétés en évolution, 2]- la véritable pandémie de diffusion de résistances des bactéries aux antibiotiques alors qu’hommes et animaux doivent partager une même pharmacopée sans espoir proche d’innovation de rupture à ce sujet, et enfin 3]- les impacts des contaminants alimentaires et environnementaux au potentiel perturbateur endocrinien ou métabolique.  

Autour des concepts et des dynamiques « One Health » et « EcoHealth » (santé environnementale), des enjeux originaux se sont noués qui motivent de nouveaux questionnements et justifient de nouvelles approches en recherche, de nouveaux besoins d’interactions et de coordinations entre professions de santé. Il est présomptueux de considérer que la maitrise des risques infectieux est une chose acquise ; elle évolue sous la contrainte des évolutions des sociétés. La vision One Health - ce changement marqué d’angle d’observation et d’action - est nécessaire et salutaire pour affronter les nouveaux défis de santé publique nés de la mondialisation en matière d’économie et d’organisation sociale.  

Questions / Réponses/ Commentaires

Yves Lévi (Q) : on sent que sur ce sujet, la focalisation se fait sur les aspects vétérinaires alimentaires, et très peu sur la santé de l’environnement. Quel est votre avis ?

(R) : je partage votre analyse et c’est probablement le sens des messages reçus en « off » lors de la réunion internationale, venant du Wellcome Trust et de la Fondation Bill et Melinda Gates pour nous encourager à nous rapprocher du secteur biomédical et de celui de l’environnement qui intègre des écologues. Leurs évaluateurs sont de très grande qualité.

Peut-être y a t-il urgence et préoccupation compte tenu de la publication récente dans PNAS en 2016, sur la modélisation des perspectives d’usage des antibiotiques à l’échelle planétaire. Les résultats montrent que si aucune action n’est entreprise en secteur productif animal, on va avoir + 66 % de résistance en 2030 ; d’autant que la zone Asie du Sud-Est est très consommatrice. Il ne faudrait que quelques heures -le temps du vol- pour que cette résistance antibiotique parvienne en Europe ! Il faut absolument réinvestir du coté environnement.

René Céolin (Q) : qu'est-ce que la profession d’écologue ?

(R) : les écologues sont issus de facultés de sciences ; ils représentent des professions bien armées avec des sous disciplines très précises. Ils peuvent intervenir dans des approches globales et loco-regionales. Par exemple, dans des zones défrichées et consacrées à l’élevage, où les interactions entre l’homme et l’animal sont très fortes, les écologues sont cruciaux pour nous permettre de comprendre comment la rupture des niches écologiques de chacun des agents présents sur le territoire, provoquent des passages ou des étanchéités.


« Évaluation de la carcinogénèse des médicaments : quoi de neuf ? »

Nigel Roome, membre correspondant européen de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

 

L’évaluation du potentiel carcinogène des candidats médicaments est un élément incontournable du processus de développement et tient une place clé dans le dossier de demande d’autorisation  de mise sur le marché. Depuis plus de 50 ans, le programme d’évaluation du potentiel carcinogène est constitué de deux études chroniques (long terme) de deux ans chez les rongeurs (rat et souris) ainsi que d’un programme complet d’évaluation de la génotoxicité. Cependant depuis une dizaine d’années, la validité des études long terme chez les rongeurs et leur extrapolation à l’homme sont remises en cause. Depuis peu de temps, de nouvelles approches sont proposées pour compléter ou même remplacer ces évaluations, telles que l’utilisation d’animaux transgéniques ou de modèles néonataux. La suppression de ces études long terme, perçue par beaucoup comme un nouveau but à atteindre, a été discuté dans la proposition NEGCARC (négative cancérogénèse) qui inclue entre autre des approches mécanistiques et pharmacologiques ainsi que des modèles animaux humanisés ou des signatures génomiques. L’objet de l’exposé fera le point sur ces nouvelles approches et leur état d’avancement et esquissera ce que pourrait être un programme futur d’évaluation du potentiel carcinogène des candidats médicaments.

 

Questions / Réponses/ Commentaires

Faute de temps suffisant, la présentation ne fait pas l’objet de questions.


« La recherche pharmaceutique au Liban : état des lieux »

Pascale Salameh, membre correspondant à titre étranger de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

La recherche est essentielle pour générer des preuves et des informations, notamment dans la pratique pharmaceutique. Elle affecte positivement les soins aux patients et les conséquences sur la santé.

La plupart des citations liées à la recherche en santé libanaise sont axées sur la médecine principalement et on retrouve beaucoup moins d’articles sur la pharmacie. Bien que le rôle du pharmacien dans la recherche sur la santé soit très important, les pharmaciens du Liban ont rarement publié.

À l’ère de la mondialisation, le transfert des connaissances liées à la recherche en pharmacie à la pratique, devrait être théoriquement immédiat. Ce n'est cependant pas le cas en réalité. L'écart efficacité-efficience, bien qu’insuffisamment évalué, est suspecté d'être énorme surtout dans les pays à faible revenu qui ont plusieurs défis connexes à relever : une éducation inadéquate, un manque de preuves générées localement, un manque de réglementation de la profession de pharmacie, des systèmes de santé faibles, un manque d'accès aux preuves internationales, en sus d’autres défis sociaux et culturels. Ainsi, il y a une insuffisance de recherche en santé dans la région, y compris au Liban. De plus, des études effectuées localement montrent que les recommandations de traitement de nombreuses maladies sont mal appliquées.

Un engagement plus important en matière de recherche et de collaboration avec des chercheurs locaux et internationaux s’impose pour combler la faille existante.

Questions / Réponses/ Commentaires

Faute de temps suffisant, la présentation ne fait pas l’objet de questions.


Le Président, Claude Vigneron clôt la séance à 17h15.


 

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